Atmosphères et présences dans La isla en peso (1943) de Virgilio Piñera : une relecture d’un témoignage poétique

Constater la richesse expressive du poème le plus significatif de l’écrivain cubain Virgilio Piñera n’est qu’une étape dans le processus d’analyse de ce témoignage. Une relecture attentive de ce texte où s’enchevêtrent présences sacrées, atmosphères diverses, références à la nature et à la culture cubaine, permet d’y déceler « une série d’élans à l’œuvre » difficilement synthétisables. L’auteur propose une clé pour interpréter ce texte poétique vigoureux en affirmant que c’est par la caractérisation d’une atmosphère que sa poésie pourra être appréhendée. Mais la multiplicité de ces atmosphères rend cette même clé inopérante. La pleine appropriation des contenus dès la première lecture n’est possible que pour le Lecteur Modèle qui, en réalité, n’existe pas. L’authenticité manifeste de cet écrit nous fait pourtant comprendre pourquoi il mérite toujours de figurer dans les anthologies de la poésie cubaine du XXe siècle.