Back to Search Start Over

Non-violence en pays de violence

Authors :
Heuzé, Gérard
Publication Year :
2022
Publisher :
Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2022.

Abstract

Le bassin minier de Dhanbad (au Bihar) est connu en Inde comme un haut lieu de violences liées au travail, à l’exploitation et à la désagrégation sociale. Dès que l’on prend ses distances vis-à-vis des images stéréotypées, l’importance des pratiques et des références liées à la non-violence y paraît cependant essentielle. L’exemple des syndicats du bassin minier le montre, au travers de diverses pratiques et configurations idéologiques. Le milieu industriel habituellement présenté comme « moderne », et les zones rurales avoisinantes, que la seconde partie des stéréotypes dualistes dominants voient forcément comme reliés à « la tradition », se renvoient à ce niveau des images et des attitudes d’une extrême ambiguïté. Il y a bien une utilisation, plus ou moins croisée, de plusieurs notions de non-violence pour s’inventer des substances opposées, en relation au champ hystérisant et déshumanisant imposé par les forces proclamées de modernisation. À côté, la non-violence sert un peu à tout, parce qu’il existe des champs idéologiques et des complexes d’attitudes qui rendent son invocation utile ou nécessaire. La variabilité, qui n’est pas infinie, des incarnations du concept de non-violence n’a d’égale que la complexité des jeux concrets, en opposition à une certaine tendance simplificatrice des discours sur la violence et la non-violence. The Dhanbad coalfields (Bihar) are reputed for their ubiquitous violence, connected with work, exploitation and évolution towards a State of anomy. These real features do not prevent the local social forces from abundantly referring, in theory and practice, to various kinds of non-violence. This prévalent trend is properly illustrated by the case of local trade unions. At that level, the industrial (so-called modem) région and its rural hinterland (too often presented as ‘traditionalist’), make use of extremely ambiguous images and attitudes. On the one hand, several notions of non-violence are effectively referred to by the protagonists in order to figure out, for their more or less fragmented selves, crossed and opposed identities in that framework of a dehumanising development. On the other hand, non-violence is used in numerous, and more or less pragmatic ways related to ideological fields that endow it with credibility or necessity. Although restricted, the variety of incarnations of the concept of non-violence are equated by their complexity when speeches about violence and non-violence seem to assume a simplifiying character.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Accession number :
edsair.openedition...eea9ef658fa53e35741ca715fb64a622