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Tordre ou briser le bâton de la justice ?

Authors :
Bérard, Jean
Publication Year :
2013
Publisher :
Association Champ pénal / Penal field, 2013.

Abstract

Cet article porte sur les débats suscités dans les mouvements contestataires nés après mai 68 par l’idée d’appliquer une répression pénale plus sévère aux illégalismes commis par les membres des classes dominantes. Son hypothèse est que ce débat est un aspect de la déstabilisation des positions politiques en matière pénale initiée dans les années 1970 et qu’il a pris forme parmi les militants au croisement entre la reprise par les mouvements d’extrême-gauche d’une analyse critique de la justice comme justice de classe et la mise en cause des institutions disciplinaires par d’autres mouvements sociaux. Il montre que, dans le contexte de l’échec des tentatives maoïstes de « justice populaire », les luttes contre les institutions d’enfermement ont pris le pas sur la volonté d’appliquer des peines de prison à des membres des couches sociales favorisées, et que cette situation a engendré une certaine indétermination militante dont les conséquences structurent le champ contemporain. S’il est consensuel chez les acteurs militants de demander que la lumière soit faite sur les illégalismes politiques et financiers, le sort pénal qui doit être réservé aux auteurs d’infraction est sujet à interrogations. This article deals with the debates, arisen amongst post-68 anti-establishment movements, on the need for a greater criminal penalisation of offences committed by establishment members. The hypotheses upon which this work is based are two. The first one is that this debate is an aspect of the destabilization that political views on criminal matters have been undergoing ever since the 1970's. The second one is that this debate was born amongst activists that stood both by the far-left conception of justice as class justice and the questioning, due to new social movements, of disciplinary institutions. On these grounds, it is shown how, contemporarily to the failed Maoist attempts at ‘popular justice’, the fight against confinement institutions superseded the will to inflict jail penalties upon offenders from the privileged classes and how present day widespread activist indetermination stems from that situation. Indeed, although the demand for greater transparency on political and financial illegalisms is generalized among activists nowadays, there is no general agreement about the type of penalties to be applied to such offences.

Details

Database :
OpenAIRE
Accession number :
edsair.openedition...c5c138f9d7d9a4ffa069acd92e07adfa