Irresistible Ingénues

Le motif de l’ingénue fait partie intégrante des réflexions de Diderot sur le corps comme objet esthétique. Cet article analyse le compte rendu que fait Diderot du tableau de Jean-Baptiste Greuze Une jeune fille qui pleure son oiseau mort dans son Salon de 1765. Dans ce texte, Diderot imagine qu’il entre dans le tableau afin de déchiffrer les signes de détresse physiques de la jeune fille. Ce faisant, il explore le pouvoir de séduction des corps féminins expressifs ainsi que le pouvoir de sa propre imagination, pour finalement mettre en avant ce qui, selon lui, constitue un critique d’art supérieur. The ingenuous girl was an integral motif in Diderot’s musings on the body as an aesthetic object. This essay proposes a reading of his review of “Weeping Girl”, a painting by Jean-Baptiste Greuze that featured in Diderot’s Salon de 1765. In this text, Diderot narrates a fantasy of entering Greuze’s painting to decipher the girl’s physical signs of distress. In doing so, he explores the allure of expressive female bodies and the power of his own imagination, and ultimately demonstrates his notion of what makes a superior art critic.