Les forestiers français en Algérie : des administrateurs au service de la protection des forêts ?

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les élites françaises justifient la colonisation des forêts algériennes par la nécessité de les protéger des impacts supposés qu’auraient les usages forestiers locaux sur ces environnements fragiles. Cet article vise à confronter les discours de ces élites, qui érigent les forestiers en protecteurs des forêts, aux pratiques effectives de pouvoir de ces administrateurs coloniaux sur le terrain. À travers l’étude du parcours de l’un d’entre eux, le garde général Eugène Grené, en poste en Algérie entre 1873 et 1884, il s’agit de montrer comment les représentations sur la nécessité de protéger les forêts peuvent être mobilisées pour justifier et renforcer des politiques coloniales fondées sur la coercition. In the second half of the 19th century, French elites justified the colonization of Algerian forests by the need to protect these fragile environments from the alleged impact of local forestry practices. This article aims to compare and contrast the discourse of these elites, who established foresters as protectors of the forests, with the actual power practices of these colonial administrators on the ground. Through the study of the career of Guard General Eugène Grené, posted in Algeria between 1873 and 1884, this article will show how the need to protect the forests can be mobilized to justify and reinforce colonial policies based on coercion.