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Du traitement des slums à Delhi politiques de « nettoyage » et d’embellissement
- Publication Year :
- 2021
- Publisher :
- Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2021.
-
Abstract
- Cet article porte sur les politiques d’éradication des taudis et des bidonvilles (slums) à Delhi, en les reliant aux objectifs de « nettoyage » et d’embellissement de la capitale. L’analyse suit une présentation chronologique, en commençant par examiner, dans une première période allant de l’indépendance de l’Inde en 1947 à la fin des années 1980, le legs de la colonisation britannique face au traitement des slums, puis certains épisodes cruciaux pour la restructuration sociospatiale de la ville, comme l’état d’urgence (1975- 1977) et les Jeux Asiatiques (1982). La seconde période étudiée débute dans les années 1990 avec l’ouverture du pays à la mondialisation économique, et met en évidence l’intervention croissante du judiciaire dans la gouvernance urbaine, à travers l’examen de quelques cas décisifs pour le traitement des slums. La perception des slums au cours de ce demi-siècle d’histoire est tristement répétitive : perpétuation de la stigmatisation des taudis et des bidonvilles et des préjugés à l’encontre de leurs habitants, mobilisation des mêmes images péjoratives et accusatoires. Or les perceptions et les images ont servi à légitimer les actions des planificateurs et les décisions exécutoires des cours de justice. Il se perpétue par ailleurs un décalage considérable entre les discours bien intentionnés des politiques et des planificateurs d’un côté et, de l’autre, la mise en œuvre des plans d’urbanisme et des programmes d’éradication des bidonvilles – un grand écart entre les préceptes et les pratiques. Depuis les années 1990, de nouvelles contradictions se développent entre les recommandations des politiques et les décisions des cours de justice dont le pouvoir s’impose ; or les jugements concernant les bidonvilles ont souvent fait preuve d’un parti-pris anti-pauvres flagrant. Exclus de la ville légale du fait des insuffisances des politiques de planification et du logement envers les populations les plus défavorisées, puis de la ville centrale à travers les opérations de délocalisation dans des périphéries de plus en plus distantes, les habitants des bidonvilles de Delhi voient à présent leur accès à la ville menacé en conséquence des opérations intensifiées de démolition de leur habitat et de la remise en cause par le judiciaire de l’obligation de réinstallation des familles affectées. DEALING WITH SLUMS IN DELHI: CLEARANCE AND BEAUTIFICATION POLICIES This article examines the slum policies implemented in Delhi, in relation with the objectives of cleaning and beautifying the capital. Our analysis follows a chronological présentation, starting with a first period from the Independence of 1947 till the end of the 1980s, in which we examine what is inherited from the British colonisation in the treatment of slums, and some crucial épisodes for the socio-spatial restructuring of the city, such as the State of emergency (1975-77) and the Asian Games (1982). The second period under study starts in the 1990s with the opening of the country to économie globalisation; it évidences the increasing intervention of the judiciary in urban govemance, through the analysis of some décisive cases dealing with the squatter settlements. The perception of slums over this half-century of history is sadly répétitive: perpétuation of the stigmatisation of slums and préjudices against their inhabitants, mobilisation of the same demeaning and accusatory images. These perceptions and images were used to legitimize the actions of the planners and the decisions of the courts. Besides, there is a perpétuation of a considérable gap between the well-intentioned discourses of the planners and policy makers on the one hand, and, on the other, the implémentation of the Master Plan and programmes of slum clearance, a large variance between precepts and practices. Since the 1990s, new contradictions hâve emerged between the recommendations in executive policies and the decisions of the courts, whose power is overriding. Court judgments relating to slums hâve often displayed an anti-poor bias. Excluded from the legal town as a conséquence of the failures of planning and housing policies vis-à-vis the weaker sections of the population, then excluded from the central city by relocation programmes in more and more distant périphéries, the Delhi slum dwellers are now under threat of losing their right to access the city as a conséquence of the intensified démolitions of their dwellings and the judicial dicta casting off the duty of resettling the families concemed.
Details
- Language :
- French
- Database :
- OpenAIRE
- Accession number :
- edsair.openedition...28d11f687baa6527dc64dfc0d6333b62