Le chœur des Cordelières de la rue de Lourcine, à Paris

Placé depuis sa fondation dans l’orbite de la protection royale et princière, le couvent des Clarisses de Lourcine, près de Paris, a réservé au chœur des religieuses un traitement particulier. Même si son emplacement n’est pas inhabituel, l’articulation de cet espace avec les autres composantes majeures de l’édifice cultuel (et du cloître) et son interférence visuelle avec le décor signifiant de l’église conféraient au chœur des sœurs une valeur à la fois symbolique et sacrée, qui rejaillissait aussi sur celles qui l’investissaient. Le couvent des Clarisses ayant disparu, pour retracer l’histoire tout comme l’agencement architectural et décoratif des différents bâtiments, en l’occurrence du chœur des sœurs, il est indispensable d’avoir recours aux sources aussi bien écrites qu’iconographiques : les archives conventuelles conservées notamment aux Archives Nationales, les récits historiques et les évocations et dessins pittoresques des XVIIe et XVIIIe siècles, mais aussi les descriptions systématiques, quoique parfois sommaires, des commissaires révolutionnaires. L’établissement d’analogies avec d’autres couvents mendiants permet également de compléter la reconstitution et l’interprétation de cet espace, à plus d’un titre significatif. The convent of the Poor Clares in Lourcine, near Paris, was founded under the patronage of the Capetian family. In the church, a special treatment was given to the nuns’ choir. Even if its location is not unusual, the articulation of the nuns’ choir with the other major spaces of the church (and the cloister) as well as its visual connection with the decoration of the church conferred on it a both symbolic and sacred value. Since the nunnery of Lourcine is no longer existing, the reconstruction of the history as well as the architectural and decorative layout of the buildings rely on both written and iconographic sources. They are mainly the conventual archives, historical accounts, picturesque evocations and drawings from the seventeenth and eighteenth centuries, as well as the systematic, albeit sometimes sketchy, descriptions of the revolutionary commissaries. Analogies with other nunneries also makes it possible to complete the reconstruction and interpretation of this space.