Le ressenti des parents de garçons âgés de 11 à 19 ans sur l'information et la prise de décision concernant la vaccination contre le papillomavirus

Introduction : la vaccination contre les HPV est recommandée chez les garçons depuis 2019. Dans un contexte de couverture vaccinale faible, les études ont montré qu’un des principaux freins des parents pour vacciner leurs fils est le manque d’information. Or, la diffusion progressive d’information ne semble pas modifier le taux d’hésitation vaccinale. L’objectif de ce travail est de comprendre la manière dont les parents de garçons prennent cette décision vaccinale ainsi que la façon dont elle s’articule avec l’apport d’information. Méthode : étude qualitative par entretiens semi-dirigés réalisés auprès de parents de garçons entre décembre 2022 et mars 2023 dans les Hautes-Alpes. L’analyse est inspirée de la théorisation ancrée avec une analyse ouverte, une triangulation des données, puis une analyse intégrative. Résultats : la décision vaccinale peut s’intégrer dans le cadre d’un choix parental plus large. Si elle est effectivement influencée par la possibilité d’être informé, elle résulte aussi de la représentation parentale de la vaccination et du rôle du médecin traitant. De façon plus générale, les choix que font les parents dépendent de leur attitude vis-à-vis de la décision, et de la place qu’ils accordent à leur fils dans le processus décisionnel. Toutes les décisions sont influencées par les émotions qu’elles suscitent et par les valeurs qu’elles mettent en jeu. Ces deux facteurs semblent avoir des effets contraires sur la décision, à l’image d’une balance. Ainsi, les émotions ont tendance à ne pas inciter à la vaccination HPV et à l’inverse, les valeurs sollicitées sont plutôt en faveur du vaccin.Discussion : les prises de décisions parentales sont complexes et elles reposent principalement sur les émotions et les valeurs. Le médecin doit ainsi apporter des informations en tenant compte de ces paramètres afin d’informer au mieux les parents, tout en renforçant leur autonomie dans la décision. Ceci nécessite d’avoir des outils de communication adaptés comme, par exemple, l’entretien motivationnel.