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Éducation et salut en Inde ancienne : la voie des pères, la voix des fils

Authors :
Wattelier-Bricout, Amandine
Groupe de recherches en études indiennes (EA2120) (GREI)
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-École Pratique des Hautes Études (EPHE)
Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)
Humboldt University Of Berlin
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
la Société asiatique
le Collège de France
European Project: 809994,EC:H2020:,Dharma(2019)
Source :
Enfance et jeunesse dans les sociétés de l’Asie, Enfance et jeunesse dans les sociétés de l’Asie, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres; la Société asiatique; le Collège de France, Apr 2023, Paris, Institut de France, France
Publication Year :
2023
Publisher :
HAL CCSD, 2023.

Abstract

International audience; Le fils comme voie de salut ou comme synonyme d’immortalité est une idée que l’ontrouve déjà exprimée dans la littérature védique, dont le pendant logique est l’impossibilitéd’atteindre le ciel pour celui qui en serait dépourvu. Le mot sanskrit pour désigner le fils, putra,s’est d’ailleurs vu attribuer la signification de « sauveur de l’enfer » par une étymologiesémantique, dont l’ensemble de la littérature sanskrite, notamment épique et purāṇique, s’estfait le relais. Pour sauver son père de l’enfer, le fils doit non seulement accomplir le dernier ritede passage (antyeṣṭi) pour son défunt père, mais aussi réaliser régulièrement les rituels śrāddha(rites aux ancêtres) qui permettront à son père et à ses ancêtres de se maintenir dans l’au-delà.Si l’immortalité du père dépend entièrement de l’éducation qu’il aura prodiguée à son fils, cedernier est, quant à lui, sauver de l’ignorance par son père. Grâce à l’enseignement reçu, ilpourra à son tour avoir un fils et l’éduquer pour pouvoir être sauvé. Cette dette congénitalemaintient la continuité de la descendance et confère à tout homme l’obligation d’avoir un fils.Elle sert également le maintien d’une éducation religieuse immuable.Mais quand et comment cette éducation des fils par leurs pères a-t-elle débuté? Qui futle premier père qui sortit son fils de l’ignorance? Le Pitṛkalpa du Harivaṁśa (I-IIIème siècle)propose un récit étiologique assez surprenant : il explique comment les rites śrāddha ont étéinitiés au commencement et comment les dieux eux-mêmes les ont appris de leurs propres fils.Cette inversion des pères et des fils pose l’éducation comme l’essence même de la paternité. LeSkandapurāṇa (VI-VIIème siècle) propose un récit similaire à celui du Pitṛkalpa mais l’intégrationde ce récit dans un cadre narratif différent lui confère un tout autre sens et suggère une voie desalut totalement nouvelle.Après avoir présenté les croyances qui ont conduit à la production de l’étymologie dumot putra, la présente communication détaillera la manière dont les rites śrāddha lientintimement salut du père et éducation du fils. Puis, elle analysera tour à tour deux récitsétiologiques qui établissent les relations d’interdépendance du père et de son fils, ceux narrésdans le Pitṛkalpa du Harivaṁśa (HV12) et le Skandapurāṇa (SP36). Elle montrera notammentcomment ces récits tentent de concilier chacun à leur manière la voie de salut par le fils et celledu renoncement au monde.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
Enfance et jeunesse dans les sociétés de l’Asie, Enfance et jeunesse dans les sociétés de l’Asie, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres; la Société asiatique; le Collège de France, Apr 2023, Paris, Institut de France, France
Accession number :
edsair.od......3379..c423039afdf6ceff492fab17f481866e