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L'évaluation de l'état sanitaire de la charpente de Notre-Dame de Paris
- Source :
- XXIVe COLLOQUE DU GMPCA, XXIVe COLLOQUE DU GMPCA, Apr 2023, Nice, France
- Publication Year :
- 2023
- Publisher :
- HAL CCSD, 2023.
-
Abstract
- International audience; La charpente en chêne de Notre-Dame de Paris est réputée indemne de toute attaque d'insectes xylophages, hormis un épisode de traitement curatif en 2018 par une entreprise privée. Pourtant, aucune étude spécifique n'a encore été réalisée à ce jour pour déterminer s'il y a eu ou non une infestation de la charpente par les ravageurs du bois (insectes et champignons) pour les périodes plus anciennes et son impact sur l'ensemble de la structure.Ainsi, dans le cadre du programme CASIMODO (coord. A. Dufraisse, MNHM, AASPE UMR7209), une étude anthraco-entomologique est en cours de réalisation dont l'objectif principal est de chercher et de caractériser ces agents biologiques dans les bois carbonisés de la charpente pour en évaluer l'état sanitaire général au moment de l'incendie.Il existe près de 600 espèces d'insectes xylophages ayant chacun une biologie qui lui est propre : privilégiant les arbres dépérissants ; attaque du cambium, aubier et/ou duramen ; préférence pour les troncs, branches ou souches, feuillus, résineux ou les deux ; spécialisé sur des bois en phase de stockage ou placés dans le bâti avec une teneur élevée ou au contraire faible en humidité... C'est de nombreuses perspectives d'interprétations qui sont possibles. Ainsi, les bois carbonisés de Notre-Dame préserve les vestiges de pratiques et de gestes des sociétés médiévales et modernes. Cela concerne notamment la protection et l'entretient du bois d'œuvre mais peut-être aussi des indices de choix et de gestion de la matière première : arbres choisis sains ou non, durée de stockage avant le travail et la confection de la charpente...L'identification des insectes xylophages s'effectue à partir de l'observation des traces que les larves laissent dans le bois : les galeries et la vermoulure (déjections de la larve). Grâce à la création récente de normes et de référentiels, basées sur la morphométrie et l'aspect macro- et microscopique des pellètes fécales, la caractérisation d'espèce ou de genres de ravageurs permettent de :- mesurer l'état sanitaire du bois et l'impact des ravageurs sur les propriétés mécaniques de la pièce puis de la charpente entière- d'évaluer le moment de l'infestation du bois (arbre sur pied, stockage, en place dans l'architecture) voire, sa durée (nombre de génération d'insecte et durée du cycle évolutif)- et potentiellement d'en déterminer l'origine (zone d'humidité, d'infiltration).Et au contraire, si le bois ne présente pas de trace : est-ce que le bois est sain ? Y-a-t-il eu diverses campagnes de protections de la charpente au cours de son fonctionnement ?Située à l'interface des sciences de l'homme et de la société et des sciences biologiques, cette approche interdisciplinaire reste inédite pour la période médiévale. En lien avec les archéologues du bâti spécialistes des charpentes et les dendrochronologues, la recontextualisation des pièces de bois tant spatialement que chronologiquement affinera les interprétations anthraco-entomologiques.
Details
- Language :
- French
- Database :
- OpenAIRE
- Journal :
- XXIVe COLLOQUE DU GMPCA, XXIVe COLLOQUE DU GMPCA, Apr 2023, Nice, France
- Accession number :
- edsair.od......2755..d78ace1c2dbd9b5942a27b4151fce8ae