Iatrogénie des neuroleptiques chez le patient Alzheimer : état des lieux dans des établissements hospitaliers et EHPAD de l'Ouest Vosgien

Les troubles du comportement sont fréquents au cours de l'évolution des maladies à syndrômes démentiels, en particulier dans la maladie d'Alzheimer. Les cris, agitations, agressivités, déambulations, troubles du comportement productifs sont à l'origine d'une part importante des prescriptions de neuroleptiques. Ces derniers ne sont pas efficaces dans les troubles du comportement, ni pour les prévenir, ni pour les réduire. Chez ces patients fragiles, les neuroleptiques sont à l'origine d'effets indésirables fréquents et/ou très sévères : sédation diurne excessive, troubles de la marche avec risque de chutes, survenues d'accidents cérébraux et décès. Aujourd'hui, dans tous les pays, il existe une prescription par excès en neuroleptiques dans la maladie d'Alzheimer. En France, l'exposition aux neuroleptiques concerne 3% de la population âgée mais 18% des malades Alzheimer et jusqu'à 27% des résidents en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). La réduction de la prescription des neuroleptiques dans la maladie d'Alzheimer est une priorité en matière de prévention de la iatrogénie évitable. C'est pour répondre à cet objectif que des outils d'amélioration de la prescription et les indicateurs d'Alerte et de Maitrîse de la iatrogénie des neuroleptiques chez la maladie d'Alzheimer « Programme AMINeuroleptique-Alzheimer » ont été élaborés par l'HAS. Après des rappels sur la maladie d'Alzheimer (physiopathologie, épidémiologie, tableau clinique et prise en charge médicamenteuse et non médicamenteuses) et sur les neuroleptiques et leurs interactions dans les maladies à syndromes démentiels, nous présenterons la réalisation d'une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) qui a été effectuée dans ces établissements hospitaliers l'Ouest Vosgien : le centre hospitalier de Vittel, l'EHPAD du Petit Ban, l'Hôpital local de Lamarche et l'EHPAD de Darney.