Perceptions et comportements de prévention de la population face à la dengue et au chikungunya en France métropolitaine : comment améliorer la lutte anti-vectorielle au moyen de la mobilisation sociale ?

The risk associated with dengue fever and chikungunya in metropolitan France is increasing, notably due to globalized exchanges of goods and people, the expanding territory of Aedes albopictus and an immunologically naive population. Behaviors play an important role in the spread of infectious diseases. Prevention programs based on perceptions, knowledge and practices are therefore necessary. Thus, a questionnaire about arbovirus infection was introduced for the first time in the health Barometer 2016. This study aimed to describe perceptions and behaviouralresponses to arbovirus infection in metropolitan France and to identify determining factors of thoses behaviors to improve vector control. 3694 french speaking people aged 15-75 years old and residing in French departments exposed to Aedes albopictus were interviewed. The analysis showed that behavioural responses to arbovirus infection in metropolitan France depended on the discomfort created by mosquitoes, the perceived exposure to dengue and chikungunya and the feeling of being informed about these diseases. To promote protective behaviours that limit the risks of arbovirus infection, we identified 3 lines of action: to provide basic knowledge on diseases and their means of prevention; to improve the perception of the expected benefits of protective behaviours; to Involve the population by allowing participation and ownership. Social mobilization could be an an essential tool for vector control.; Le risque lié à la dengue et au chikungunya en France métropolitaine est croissant, notamment lié à la propagation d’Aedes albopictus dans les zones tempérées. Il n’existe ni traitement curatif et ni vaccin pour prévenir ces infections chez une population immunologiquement naïve. La lutte antivectorielle est donc le seul outil disponible pour protéger la population contre ce risque émergent. Les comportements jouent un rôle important dans la dissémination des maladies infectieuses. Des programmes de prévention fondés sur les perceptions, connaissances et pratiques sont donc nécessaires. Ainsi un module interrogeant sur les arboviroses a été introduit dans le Baromètre Santé 2016. Les objectifs de cette étude étaient de faire un état des lieux des perceptions et des comportements de prévention des arboviroses en France métropolitaine et d’identifier des leviers d’action permettant d’améliorer la lutte antivectorielle. 3694 personnes vivant dans les départements exposés à Aedes albopictus ont été interrogées. L’analyse a montré que les comportements de prévention dépendaient de la gêne ressentie vis-à-vis des moustiques, du sentiment d’exposition à la dengue et au chikungunya et du sentiment d’être informé sur ces maladies. Ce travail a permis d’identifier 3 axes stratégiques utile pour promouvoir l’adoption de comportements destinés à limiter les risques de transmission des arboviroses : assurer un socle de connaissances sur les maladies et leurs moyens de prévention ; améliorer la perception des bénéfices attendus des mesures de prévention ; impliquer la population par l’appropriation des messages et des gestes recommandés.