Le programme de repeuplement de l’anguille : bilan de trois années de suivi

The European eel is a species now considered as critically endangered. It is the subject of a European restoration plan since 2007, whereas it has long been considered in France as a pest. The restoration plan include a restocking program, which started in 2011 in France and is monitored for the first time in this study. This program consists in catching glass eels in estuarine waters, to reintroduce them on sites considered as favorable. The aim is to increase the breeding population migrating to the spawning sites. Over the period 2011-2013 have been released nearly 6.7 tonnes of glass eels, which represent nearly 20 million individuals on 28 release sites in North and Western France. Considering that this study occurs 6 months to 3 years after the stocking, it is not possible yet to conclude on the final silver eel production. Thus, other approaches have been chosen to bring the first clues necessary to answer to the question of the efficiency of this program. First, the factors influencing the short-term mortality were identified and their effects quantified in a GLM binomial model explaining almost 52% of the deviance. Then, it was shown that stocked individuals are still present in the environment, at least over the period of the study. These individuals shows recapture rates consistent with what was expected and grows, although a bit lower than what is reported in the literature. One of the major findings of this study tackles the subject of the marking used for the scientific monitoring. The latter generates an additional mortality (29%) and a lower growth (-9.9%) and should be limited as much as possible.; L'anguille européenne est une espèce aujourd'hui considérée comme en danger critique d'extinction. Elle fait l'objet depuis 2007 d'un plan européen de restauration, alors qu'elle a longtemps été considérée en France comme une espèce nuisible. Ce plan de restauration inclut un programme de repeuplement, débuté en 2011 en France, dont la présente étude réalise pour la première fois le bilan. Ce programme consiste en la capture de civelles au niveau estuarien, puis à leur réintroduction sur des sites jugés favorables. L’objectif étant d’augmenter la population de reproducteurs lors de la migration vers les sites de pontes. Sur la période 2011-2013 ont ainsi été déversées près de 6,7 tonnes de civelles, soit près de 20 millions d’individus sur 28 sites du Nord et de l’Ouest de la France. Cette étude intervenant de 6 mois à 3 ans après les alevinages, il est encore impossible de conclure sur la production finale d’anguilles argentées. D’autres approches ont donc été choisies pour apporter de premiers éléments de réponses quant au succès de ce programme. Dans un premier temps, les facteurs influençant la mortalité à court terme ont été identifiés et leurs effets quantifiés, dans un modèle GLM binomial expliquant près de 52% de la déviance. Puis, il a été montré que les individus alevinés sont bien présents dans le milieu, au moins sur la période de l’étude. Ces individus présentent des taux de recaptures conformes à ce qui était attendu et grandissent, bien que sur des échelles moindres que ce qui est indiqué dans la littérature. Un des résultats important de cette étude est relatif au marquage employé pour le suivi scientifique. Ce dernier engendre une mortalité supplémentaire (+29%), ainsi qu’une moindre croissance (-9,9%) et doit donc être limité autant que possible.