Qualité de vie et déterminants de son évolution au cours de la prise en charge ambulatoire de patients dépendants aux substances psychoactives : résultats de la cohorte SUBUSQOL

Il est désormais établi qu'un niveau élevé de qualité de vie (QV) favorise l'observance thérapeutique et améliore la continuité des soins. L'objectif de ce travail, mené à partir de la cohorte prospective SUBUSQOL, était d'apprécier l'évolution de la QV des patients dépendants à l'alcool et/ou aux opiacés qui initient une prise en charge ambulatoire et d'explorer les déterminants de cette évolution après 3 mois de suivi. Le niveau de QV a été apprécié par l'auto-questionnaire SF-12, au début de la prise en charge puis à 3 mois. La satisfaction des patients vis-à-vis des soins ambulatoires a été évaluée 15 jours après l'inclusion au moyen de l'auto-questionnaire EQS-C. Des données sociodémographiques, cliniques et des caractéristiques relatives au thérapeute ont également été recueillies. Des modèles de régression linéaire ont été réalisés afin d'identifier les facteurs associés à l'évolution de la QV. Les résultats de cette étude révèlent une altération marquée des niveaux de QV dans les dimensions physique (PCS) et mentale (MCS) du SF-12 ainsi qu'une amélioration significative de ces scores après 3 mois de suivi. Plusieurs déterminants de cette évolution ont été identifiés. Il apparait ainsi que les scores MCS et PCS évoluent d'autant plus favorablement qu'ils sont faibles au moment de l'inclusion. Le statut « célibataire » est associé à une meilleure évolution du PCS à 3 mois et l'engagement dans les soins à la demande de la justice à une évolution plus modérée du PCS. Enfin, un niveau élevé de satisfaction précoce vis-à-vis des soins est associé à une meilleure évolution du MCS à 3 mois. En identifiant le niveau de satisfaction précoce vis-à-vis des soins comme un facteur prédictif de l'amélioration de la qualité de vie, cette étude souligne l'importance de la prise en compte et de la mesure de cet indicateur de santé perçue, qui offre aux soignants la possibilité d'ajuster précocement leur cadre thérapeutique afin d'optimiser l'évolution de la qualité de vie des patients débutant un suivi ambulatoire pour une dépendance aux substances psychoactives.