Evaluation des pratiques professionnelles en matière de prééclampsie dans l'Ouest guyanais: Etude rétrospective de 88 cas survenus en 2007

In a South American context where pregnancy hypertensive disorders are the first cause of maternal death, perinatality is considered in French Guiana as a public health priority. The west of French Guiana is concernedwith a high birth rate and a lack of medical practitioners. Under such conditions, improvement of obstetric care needs locally adapted solutions which can be provided by an assessment of medical practice.We led a retrospective audit of 88 cases of preeclampsia registered in 2007 at the obstetric care unit of Saint Laurent du Maroni's hospital. We followed the methological recommendations provided by the French HauteAutorité de Santé and compared the local medical practice to the French and international recommendations about preeclampsia.In our study, the incidence of preeclampsia was of 4, 1 % given that preeclampsia is not weIl registered in thishospital. However, the actual incidence in the west of French Guiana should not be very much higher and is certainly in the common range of 2 to 7% of pregnancies. On the other hand, the incidence of eclampsia wasvery high (4,2 %0). In the literature, a high rate of eclampsia is usually associated with poor essential obstetriccare. After studying 15 criteria, we notice that obstetric care quality about preeclampsia can locally be improved by :- a better collaboration between primary care practitioners and specialists concerning follow-up of women athigh risk for preeclampsia and in the postpartum period,- limiting the use ofthe uterine artery doppler to women with high risk for vascular placental diseases,- a greater implication of anaesthetists in the management of severe preeclampsia,- a better information system for every pregnant women about symptoms preceding the eclamptic ceisure.; Dans un contexte sud américain où les maladies hypertensives de la grossesse sont la première cause de décès maternel, la périnatalité est considérée en Guyane comme un objectif prioritaire de santé publique. L'OuestGuyanais est confronté à une natalité très élevée et à une démographie médicale insuffisante. Dans ces conditions, l'amélioration de la qualité des soins nécessite des solutions localement adaptées qui peuvent êtreapportées par l'évaluation des pratiques professionnelles.Nous avons conduit un audit clinique rétrospectif sur les 88 cas de prééclampsie recensés en 2007 à partir du registre d'issue de grossesse (RIG) de la maternité de Saint Laurent du Maroni. Nous avons suivi les recommandations méthodologiques de la Haute Autorité de Santé en comparant la pratique clinique locale auxrecommandations françaises et internationales sur la prééclampsie à partir de 15 critères de qualité prédéfinis.Nous avons observé une incidence de 4,1% pour la prééclampsie mais celle-ci est mal renseignée dans le RIG. L'incidence réelle ne peut néanmoins pas être beaucoup plus élevée et reste probablement dans la fourchettecommunément admise de 2 à 7% des grossesses. Par contre, l'incidence de l'éclampsie est très élevée (4,2 %0). Dans la littérature, une fréquence élevée des éclampsies est associée à un suivi de grossesse insuffisant.Les 15 critères étudiés nous permettent d'envisager une amélioration locale de la qualité des soins par : -une meilleure collaboration entre les intervenants de soins primaires et la maternité concernant la prise encharge des patientes à risque élevé de prééclampsie et le suivi du post-partum,- la limitation de l'utilisation du doppler utérin aux seules patientes à haut-risque de pathologie vasculaireplacentaire,- une plus grande implication de l'anesthésiste dans la prise en charge de la prééclampsie sévère,- la transmission d'une meilleure information à toute femme enceinte sur les prodromes d'éclampsie.