L'illusion créatrice du lien des premiers objets d'attachement à la constitution du couple à partir de D.W. Winnicott

The link-objects idea is coming from a first research time around the first objects of devotion. We will consider the new manners to meet and to live in couple by research discussions with young couples allowing us to hear co-builded narratives. Several cases coming from our pratice will allow us to grasp the clinical application of our conceptualisation of the link. Les transformations sensibles de notre société moderne telles que les formes exacerbées de l’individualisme paraissent modifier quelque chose de la façon dont les difficultés des personnes se font entendre dans nos cadres cliniques. De plus en plus d’individus semblent souffrir de se sentir aliénés dans leurs liens à autrui mais aussi de craindre de se voir isolés, en perte de liens. Etre libre et en lien : voilà sans doute l’injonction en apparence paradoxale de notre temps. De ce constat émerge le premier enjeu de notre thèse qui consiste à identifier les processus de base à l’œuvre dans la construction même des liens affectifs. C’est à partir de la pensée de Winnicott – et en particulier de son concept de « phénomènes transitionnels » – que nous faisons l’hypothèse que le processus le plus basal du lien intersubjectif est un processus d’illusion, processus précoce mais continuant d’être agissant tout au long de l’existence. Ce processus, nous serons amené à le définir comme la rencontre entre une création subjective et des éléments de la réalité extérieure susceptibles d’endosser les projections du sujet. Un premier temps de recherche a consisté à identifier l’émergence de ce processus d’illusion à partir d’un riche matériel de recherche à propos des premiers objets d’attachement des enfants. Un second temps de recherche nous a permis de repérer le devenir d’un tel processus, sa remise en jeu et sa complexification lorsqu’il s’agit pour des individus de constituer un lien de couple. Pour cela, nous avons eu recours à la méthode du récit de vie. Notre thèse est que l’illusion conjugale se fonde sur la mise en continuité imaginaire d’éléments fantasmatiques contigus. Autrement dit, si les scénarii fantasmatiques de chacun sont par nature singuliers, la « scénographie » peut être commune et interprétée illusoirement par les individus comme à la base de l’amour qui les unit. (PSY 3) -- UCL, 2012