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Résistance à l'assechement et dynamique de trois espèces de gastéropodes aquatiques en zone alluviale

Authors :
Paillat, Gabrielle
Castella, Emmanuel
Publication Year :
2004
Publisher :
Université de Genève, 2004.

Abstract

Comme beaucoup de cours d'eau péri-alpins, la rivière Ain (France) est caractérisée par un processus d'incision contemporain provoquant l'évolution rapide des milieux aquatiques de sa plaine alluviale (ici des anciens méandres) vers des stades temporaires, par leur déconnexion progressive du chenal principal et l'influence décroissante du cours actif lors des crues. Compte tenu de cette évolution, se pose la question de la survie des communautés aquatiques originales de ces écosystèmes alluviaux. Trois espèces de Mollusques Gastéropodes aquatiques (Bithynia tentaculata, Planorbis carinatus et Radix bathica), parmi les plus fréquentes dans les anciens méandres abandonnés par l'Ain, ont été étudiées afin 1) de comparer en laboratoire leur résistance à l'assèchement, 2) de suivre leur dynamique effective sur le terrain au cours d'une année. Réalisée en 2003, l'étude a « bénéficié » de conditions climatiques et hydrologiques exceptionnelles induisant un assèchement estival des anciens méandres relativement rare par sa durée. Les expériences de dessiccation au laboratoire ont permis d'ordonner les trois espèces en fonction de leur capacité de résistance croissante à la dessiccation (mesurée par le taux de mortalité après exposition à des durées croissantes d'exondation) : Radix < Planorbis < Bithynia. Dans un lot testé, 20% de Bithynia ont pu survivre après 3 semaines d'exondation. Le suivi sur le terrain réalisé au cours de sept campagnes entre septembre 2002 et septembre 2003, a permis d'estimer la densité et la taille des populations des trois espèces dans 3 sites répartis sur deux anciens méandres. La dynamique des classes de taille a également été suivie. Les résultats font apparaître un rétablissement des populations, tant en densité qu'en classes de taille, après environ un mois et demi d'assèchement dans le site ayant été le plus marqué par la sécheresse estivale. Par ailleurs, dans les conditions de terrain, c'est R. balthica, et non pas B. tentaculata qui semble être l'espèce résistant le mieux aux conditions de réduction des plans d'eau et d'assèchement. La mise en parallèle des résultats pour ces trois espèces montre qu'il ne suffit pas pour une espèce d'avoir une bonne résistance potentielle à la dessiccation mais que d'autres facteurs doivent être pris en considération comme l'adaptabilité au nouveau milieu asséché ou encore la capacité à résister aux pressions de compétition inter- et intra- spécifiques qui s'exercent lors de la phase de réduction du plan d'eau. De plus, les capacités physiologiques des espèces interfèrent avec la structure de l'habitat (microhabitats refuges, présence de litière, …) pour déterminer la capacité réelle de résilience locale des populations.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Accession number :
edsair.od......1400..45aa2c6fd8bb2c585eab87f60d86f127