La forêt-monde en question : recomposition du rapport des sociétés à la forêt dans les pays du Sud

La forêt amazonienne représente aujourd'hui un enjeu politique, social et symbolique considérable. Afin de comprendre les intérêts et les dynamiques contradictoires qui s'affrontent, l'A. analyse la progressive construction d'une arène politique amazonienne centrée sur l'environnement naturel et les populations traditionnelles. Les intérêts des principaux agents économiques vont être peu à peu contrés par un mouvement associatif local vigoureux, soutenu par un nombre croissant d'ONG nationales et internationales. Les enjeux régionaux et nationaux de la déforestation sont dialectiquement construits en rapport avec le caractère international croissant assumé par la question amazonienne. Après avoir décrit le champ politique et social émergent, l'A. examine les réponses apportées à ce jour par les pouvoirs publics, en particulier les différents types de zones protégées et leurs ambiquïtés. En cherchant à dessiner un projet amazonien qui tienne compte à la fois de ses intérêts géopolitiques, des agents économiques, des injonctions internationales et de la demande sociale, l'Etat apparaît comme le principal responsable des défrichements. Au niveau des systèmes de production, l'élevage est responsable de près de 90% des défrichements (grands propriétaires mais aussi, et de plus en plus, agriculteurs familaux). L'exploitation forestière joue également un rôle important. Une dernière partie examine de façon critique les différentes approches de la durabilité des fronts pionniers. (Résumé d'auteur)