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Evaluation de la politique étrangère du Cameroun à partir des modélisations et de l'analyse du discours (1988-2002)

Authors :
Nyonka'A, Joel Tresor
NYONKA'A, Joel Tresor
Publication Year :
2021
Publisher :
HAL CCSD, 2021.

Abstract

How can the foreign policy of a State like Cameroon be systematically assessed? The literature on diplomacy and on foreign policy analysis seem to agree, on the one hand, on the fact that the later belongs to the public policy analysis domain and, therefore, on the other hand, on the difficulty in assessing it. This, due to its particularity, groomed, among other things, in its great reactivity to the international situation and its temporal permanence. Thus, the question of the timing and criteria for assessing foreign policy has remained an unknown to be resolved. This work attempts to unravel the tangle of the possibility or not of a (systematic) assessment of foreign policy, based on the example of Cameroon. It then determines, in order to achieve this, in a complex approach, the criteria of assessibility, including that of starting not from a heavy and plural organization such as a ministry, department or agency, but from a monolithic and complete institutional role like that of President of the Republic, Head of State. It proceeds by exploiting a corpus of speeches archived over twenty years and by adopting the approach of graphic modeling and mapping, all in a hypothetico-inductive perspective specific to the sociology of International Relations. The results arrived at the end of the application of this new assessment model, show that Cameroon's foreign policy, apprehended from the diplomatic discourse, had: 1) a high Western geodiplomatic perspective, with strong roots in Western Europe and France; 2) a relatively average African geodiplomatic perspective, limited to Nigeria (bilateral diplomacy) and in Gabon and Ethiopia (multilateral diplomacy); 3) a weak Asian geodiplomatic perspective, limited to bilateral diplomacy and China. Moreover, over the period under review, Central and South America, SouthEast Asia, Oceania, the Middle East and North Africa remained diplomatic grey areas, and therefore areas of lesser interest to Cameroonian foreign policy. Cultural Africa remains neglected, while Cameroonian diplomacy over the said period has oscillated between theoretic modernity (classical realism and institutional liberalism) and postmodernity (critical constructivism and neomarxism).<br />Comment évaluer de façon systématique la politique étrangère d’un Etat comme le Cameroun ? La littérature sur la diplomatie et celle sur l’analyse de la politique étrangère s'accordent aussi bien sur l’appartenance de cette dernière au cercle des politiques publiques, que sur la difficulté qu’il y a à l’évaluer. Les auteurs fondent leurs points de vue en la matière sur la particularité de ladite politique, entre autres, sa grande réactivité à la conjoncture internationale et sa permanence temporelle. Aussi, la question de l’échéance et des critères de l’évaluation de la politique étrangère est-elle demeurée un problème à résoudre. Le présent travail se propose de démêler l’écheveau de la possibilité ou non d’une évaluation (systématique) de la politique étrangère, à partir de l’exemple du Cameroun. Il détermine, dans une perspective complexe, les critères ou modalités d’évaluabilité, dont, entre autres, celui de partir non pas d’une organisation lourde et plurielle telle qu’un ministère, mais d’un rôle institutionnel monolithique et complet à l’instar de celui de président de la République, chef d’Etat. Il procède par l’exploitation d’un corpus de discours archivés sur vingt ans et l’adoption de la démarche de modélisation graphique et de la cartographie, le tout dans une approche hypothético-inductive propre à la sociologie des Relations internationales. Le modèle d’évaluation ainsi établit permet de constater que sur les vingt ans examinés, la politique étrangère camerounaise appréhendée à partir du discours diplomatique a eu : 1) une perspective géodiplomatique occidentale élevée, avec fort ancrage en Europe de l’Ouest et en France ; 2) une perspective géodiplomatique africaine relativement moyenne, limitée au Nigéria (diplomatie bilatérale) au Gabon et à l’Ethiopie (diplomatie multilatérale) ; 3) une perspective géodiplomatique asiatique faible, limitée à la diplomatie bilatérale et à la Chine. Par ailleurs, sur la période considérée, l’Amérique Centrale et du Sud, l’Asie du Sud-Est, l’Océanie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont demeurées des zones grises diplomatiques, et donc des zones de moindre intérêt pour la politique étrangère camerounaise. L’Afrique culturelle reste en outre négligée, alors que la diplomatie camerounaise sur ladite période a oscillé entre modernité (réalisme classique et libéralisme institutionnel) et postmodernité théoriques (constructivisme critique et néomarxisme).

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Accession number :
edsair.od.......166..91a72acbe6548a53e4eab6dfbddd6799