Enjeux info-communicationnels dans la prévention des maladies. Chroniques en Côte d'Ivoire de 2011 à 2019

This thesis examines the way in which public authorities communicate about the prevention of chronic diseases such as cancer, diabetes and hypertension. Faced with the mixed results of prevention campaigns on chronic diseases in Côte d'Ivoire, our research examines the issues that information and communication must address. It appears that economic, political and socio-cultural issues affect prevention communication. We question the concept of "governmentality" developed by Michel Foucault in general and more specifically the notions of biopolitics, the instrumentation of public action and resistances in power relations in the context of chronic disease prevention. Our analysis is based on a heterogeneous corpus consisting of twelve (12) semi-directive interviews with institutional and community actors in prevention, a survey of three hundred and sixty-nine (369) patients in the oncology unit of the Centre Hospitalier Universitaire de Treichville and a content analysis of three (3) threads from an online discussion group on Facebook dedicated to traditional medicine. After the analysis, three major observations emerged. Preventive communication is subject to a pre-eminence of political logics. In fact, it constitutes an instrument of biopower that contributes to a certain extent to the deployment of the political strategy of those in power and thus helps to strengthen their legitimacy. However, the info-communication mechanisms of prevention have their shortcomings. These include their lack of connection with local realities, particularly with regard to certain socio-cultural factors, such as illiteracy, the positive relationship of Ivorian society with overweight and the use of traditional medicine by part of the population. Because of these shortcomings, the population develops forms of resistance to institutional prevention discourse through attitudes of denial, rejection and doubtful thinking.
La thèse s’intéresse à la manière dont les pouvoirs publics communiquent en matière de prévention des maladies chroniques que sont le cancer, le diabète et l’hypertension artérielle. Face aux résultats mitigés des campagnes de prévention sur les maladies chroniques en Côte d’Ivoire, notre recherche examine les enjeux auxquels doivent répondre l’information et la communication. Il apparaît que la communication de prévention est traversée par des enjeux économiques, politiques et socioculturels. Nous interrogeons le concept de « gouvernementalité » développé par Michel Foucault en général et plus spécifiquement les notions de biopolitique, de l’instrumentation de l’action publique et de résistances dans les rapports de pouvoir dans le cadre de la prévention des maladies chroniques. Notre analyse porte sur un corpus hétérogène constitué de douze (12) entretiens semi-directifs avec des acteurs institutionnels et communautaires de la prévention, d’une enquête auprès de trois cent soixante-neuf (369) patients de l’unité d’oncologie du Centre Hospitalier Universitaire de Treichville et d’une analyse de contenu de trois (3) fils de discussion issus d’un groupe de discussion en ligne sur Facebook dédié à la médecine traditionnelle. Après l’analyse, il en ressort trois observations majeures. La communication de prévention est sujette à une prééminence des logiques politiques. De fait, elle constitue un instrument de biopouvoir qui contribue dans une certaine mesure au déploiement de la stratégie politique des gouvernants et participe de ce fait, au renforcement de leur légitimité. Cependant, les dispositifs info-communicationnels de la prévention comportent des insuffisances. Il s’agit entre autres de leur décalage avec les réalités locales notamment en ce qui concerne certains facteurs socioculturels, à l’instar de l’analphabétisme, de la relation positive de la société ivoirienne avec l’embonpoint et du recours à la médecine traditionnelle chez une partie de la population. En raison de ces insuffisances, les populations développent des formes de résistances face aux discours institutionnels de prévention à travers des attitudes de déni, de rejet et des réflexions dubitatives.