Le théâtre tragique au Siècle d'or (Cristobal de Virués, Lope de Vega, Calderón de la Barca)

À travers l'étude des trois textes qui sont proposés, les auteurs tentent de concilier une approche synchronique du genre tragique - c'est-à-dire des constantes esthétiques : les "marqueurs tragiques" que l'on retrouvera d'une œuvre à l'autre -, et une approche diachronique de la définition générique, autorisée par la conception évolutive qu'en ont la critique et le public. Autrement dit, ils s'emploient à détacher les permanences et les évolutions ou "actualisations" d'un "modèle dont on pourra se demander s'il est unique, dans quelle mesure il reprend l'héritage ancien (grec ou latin) ou étranger (Italie), ou encore s'il pourrait être inscrit dans un mouvement européen de rénovation de l'écriture dramatique" (Programme). Dans le cas spécifique de l'Espagne, la question revêt une coloration particulière avec le succès toujours plus grand de la comedia nueva, et la tendance tragique à investir progressivement le modèle lopesque. Dans ce cadre dramatique particulier d'une comedia hypergénérique, il s'agira donc de considérer les trois pièces au programme à la fois dans leur spécificité et dans le rapport que chacune entretient avec le genre tragique, en tant qu'elle est représentative ou non de l'évolution diachronique d'un modèle protéiforme variant selon l'esthétique des temps et les attentes du public.