Module Argenton : écloserie - nursery. Bilan 1976

Les travaux commencés en 1973 avec la collaboration de Y. Koike sur la production artificielle d'Haliotis tuberculata devaient définir les aspects scientifiques et technologiques liés à l'obtention de juvéniles d'un an, non pas dans un but de repeuplement comme dans le contexte japonais, mais de promotion d'un élevage contrôlé en milieu naturel dans la zone de battement de marées. La volonté d'un contrôle systématique des élevages, d'une part, et l'utilisation éventuelle d'algues macrophytes, d'autre part, grâce aux immenses possibilités de production naturelle d'algues macrophytes dans la zone de battement des marées ont été les deux moteurs de l'orientation suivie dans le cadre de ce programme ormeaux. Les résultats obtenus depuis 1973 en laboratoire au niveau des unités de production industrielle ont permis d'acquérir une certaine technicité, tandis que parallèlement les séries expérimentales poursuivies en volumes plus modestes ont apporté les éléments scientifiques reproductibles applicables par la suite aux séries de production ultérieures. Cette recherche expérimentale a permis en 1973 et 1974 de mettre en place le protocole de métamorphose (Flassch, Koike, 1974), de définir la ration alimentaire post-larvaire sur le plan qualitatif (Platymonas suecica Kylin) et sur le plan quantitatif, et en 1975 de déterminer la meilleur ration alimentaire (algues rouges, Rhodymenia palmata) et les concentrations d'élevages optimales au niveau des juvéniles. La reproductibilité des résultats, la croissance satisfaisante observée (de 1,8 à 2,5 mm/mois) identique aux données japonaises se rapportant à des espèces beaucoup plus grosses ont fourni les éléments pour pousser au maximum la production en laboratoire. Cet effort de production a permis de démarrer les expériences de terrain qui ont portées entre 1975 et 1976 sur l'immersion de 35 000 juvéniles d'un an environ. A la suite de ces résultats encourageant, avant de mettre en place des protocoles de recherches plus aigus sur cette espèce, il a été proposé la création d'un module de production, d'une capacité de 50 000 juvéniles d'un an, indépendant ayant pour vocation à court terme (deux années) : de tester sur le terrain les différents aspects mis au point en laboratoire, tant d'un point de vue biologique que technologique - de donner les éléments d'estimation du coût de production de juvénile de un an prégrossi, donc apte au grossissement sur parc - enfin de permettre la poursuite des expériences de grossissement déjà entrepris sur parcs et de les multiplier.