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À propos de la rationalisation du travail dans les ateliers des compagnies de chemins de fer en France, 1880-1936

Authors :
François Caron
Publication Year :
2015
Publisher :
Association pour l’histoire des chemins de fer, 2015.

Abstract

À l’encontre d’une histoire technique des dépôts et grands ateliers érigeant la Grande Guerre en rupture trop nette entre pratiques et méthodes héritées du XIXe siècle et période ultérieure marquée par la révolution fordiste et tayloriste, cet article avance qu’une certaine continuité mérite d’être soulignée en associant histoire intellectuelle et technique. La mise en place de l’organisation scientifique du travail (OST) n’aurait pas été possible sans une réforme préalable de la comptabilité, mais aussi sans une vision nouvelle de l’équipement des ateliers. L’OST doit d’abord être interprétée comme un moyen de rendre l’usage des outillages le plus efficace possible. En outre, l’effort de rationalisation du travail des dépôts et des ateliers a débuté bien avant que ne se manifeste l’influence des méthodes tayloriennes. L’orientation dominante de cet effort fut l’établissement d’un contrôle efficace du travail ouvrier. La guerre et ses suites (abolition du travail aux pièces, loi de huit heures, statut, grèves) ont accéléré un mouvement largement entamé antérieurement. S’appuyant sur d’importants articles de la Revue Générale des Chemins de fer ainsi que sur une vaste documentation connexe issue de la période 1890-1924, l’article traite des aspects techniques du fonctionnement des ateliers entre 1890 et 1910 puis de la mutation organisationnelle qui prend ces derniers pour cadre au même moment, soulignant d’ailleurs sa grande variabilité. Enfin, l’auteur s’attache à démontrer que sur le plan intellectuel et technique une accélération du processus de changement est à l’œuvre à la veille de la Grande Guerre et donc avant que soient sensibles ses conséquences propres. En conclusion, l’auteur insiste sur la nécessité d’associer l’analyse de l’évolution du système technique à celle du modèle d’organisation. Against a technical history of depots and large workshops erecting the Great War in too clear break between practices and methods inherited from the XIXth Century and later period (marked by the Taylorist and Fordist revolution), this article argues that continuity should be stressed by combining intellectual and technical history. The introduction of the Scientific Organization of Labour (SOL) would not have been possible without a prior accounting reform, as welle as a new vision of workshop equipment. The SOL must be interpreted first as a way to make the most effective use of tools. In addition, the rationalization of labour in depots and workshops began well before the influence of Taylorist methods. The dominant orientation of this effort was the establishment of effective control of workers’ labor. The war and its aftermath (abolition of piecework, 8-hour day law, status, strikes) have accelerated a previously largely initiated movement. Relying on important articles of the Revue Générale des Chemins de fer as well as extensive related documentation from the period 1890-1924, the article discusses successively the technical aspects of the operation of the workshops between 1890 and 1910 and the simultaneous organizational mutation of labour (emphasizing also its variability). Finally, the author seeks to demonstrate that in the technical and intellectual fields an acceleration of the process of change is at work on the eve of the Great War and, therefore, before the latter’s consequences are sensitive. In conclusion, the author stresses the need to associate the analysis of the evolution of the technical system to that of the organizational model.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Accession number :
edsair.doi.dedup.....e6f56de83cad65286644993d0d45bab9