Analyse d’une séance de physique en seconde : quelle continuité dans les pratiques ?

Cet article présente une analyse d’une séance de classe de physique, la 8e de l’année scolaire, réalisée en classe entière après une séance faite en ½ classe comportant plusieurs activités expérimentales. À partir de la théorie de l’action conjointe, cette analyse vise à rendre compte de la mise en œuvre des savoirs dans la classe comme objets de transaction entre les acteurs professeur et élèves. Pour cela nous étudions les données, essentiellement vidéo, à deux échelles, une échelle mésoscopique et une échelle microscopique pour rendre compte de la dynamique des transactions dans la classe. Cette dynamique est modélisée en termes de jeux didactiques, leur enjeu, leur règle et leur bilan, c’est-à-dire si le professeur et les élèves ont gagné à ce jeu ; cette modélisation est enrichie par l’analyse microscopique en termes d’éléments de savoir en jeu dans les actions du professeur et des élèves (facettes). Cette analyse nous a conduit à interpréter la séance comme un moment « de recalage » entre ce qui a été réalisé expérimentalement la séance précédente et l’interprétation physique des expériences. Le professeur et les élèves s’emploient à partager les mêmes supports (spectres, schéma, etc.) et une signification commune des activités réalisées la séance précédente. This article presents an analysis of a physics classroom session, the 8th of the school year, with the whole class. This session takes place after a half class session devoted to laboratory activities. This analysis, based on the theory of joint action, accounts for the way the knowledge, considered as objects of transaction between teacher and student, is involved in the classroom. We study the data, mainly video, at two scales, mesoscopic and microscopic scales to account for the dynamics of transactions in the classroom. This dynamic is modeled in terms of didactic games, their stake, their rule, and their results, that is to say if the teacher and students have won this game; this model is enriched by microscopic analyses in terms of elements of knowledge involved in the teacher and students’ actions (facets). This analysis leads us to interpret the session as a time of «reduing the gap» between what has been achieved experimentally the previous session and the physics interpretation of these experiments. The teacher and students are working to share the same media (spectra, drawings, etc..), and a common meaning of the activities carried out at the previous session.