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Le Parc national du Niokolo-Koba : un exemple de rupture entre le milieu et la société mandingue (Sénégal Oriental) ?

Authors :
Sébastien Larrue
Laboratoire de Géographie Physique et Environnementale (GEOLAB)
Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP)-Université Clermont Auvergne [2017-2020] (UCA [2017-2020])-Université Clermont Auvergne (UCA)-Institut Sciences de l'Homme et de la Société (IR SHS UNILIM)
Université de Limoges (UNILIM)-Université de Limoges (UNILIM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Larrue, Sébastien
Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP)-Institut Sciences de l'Homme et de la Société (IR SHS UNILIM)
Université de Limoges (UNILIM)-Université de Limoges (UNILIM)-Université Clermont Auvergne [2017-2020] (UCA [2017-2020])-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Clermont Auvergne (UCA)
Source :
Les Cahiers d’Outre-Mer. Revue de géographie de Bordeaux, Les Cahiers d’Outre-Mer. Revue de géographie de Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2002, 218, pp.149-174, Les Cahiers d’Outre-Mer. Revue de géographie de Bordeaux, 2002, 218, pp.149-174
Publication Year :
2002
Publisher :
HAL CCSD, 2002.

Abstract

L’établissement du Parc National du Niokolo-Koba débute en 1926 et se poursuit après l’Indépendance du Sénégal. En 1969, des villageois sont expulsés des terres qu’ils occupaient depuis le début du XXe siècle et relogés à la périphérie du périmètre. Cet acte s’inscrit dans la logique d’une « protection dure » de la biodiversité et d’un refus de reconnaître la société malinké capable de gérer le milieu sans le dégrader. Cela revient à oublier que cette région du Sénégal Oriental est peuplée depuis le Paléolithique Inférieur. De nombreuses sociétés s’y sont ultérieurement implantées et utilisent toujours un milieu dont elles entretiennent les capacités de reproduction. Si l’agriculture et les premiers villages sont apparus il y a 2500 ans BP, le feu a été utilisé antérieurement pour chasser ou déboiser. Nous sommes en présence d’une nature qui, au fil du temps, a été « domestiquée ».Au XIIIe siècle, la société mandingue issue d’un monde de cultivateurs venus de l’Empire du Mali s’implante dans le Diambour. Les liens qu’elle tisse avec le milieu se traduisent par une coévolution complexe dont les formations végétales sont à la fois interface et signature. Les « savanes » ou les « forêts sèches » sont le reflet de la recolonisation des ligneux sur des espaces post-culturaux dont le temps de « jachère » conditionne la diversité et la physionomie.Les blocages fonciers occasionnés par le Parc National et les restrictions d’usage imposées par la forêt classée du Diambour provoquent par endroit une pénurie de terres arables et conduisent la société malinké à une modification des temps de jachère et à une disparition des friches. Les contraintes physiques imposées par les frontières des aires protégées s’accompagnent d’une transformation des mentalités qui amène la société à considérer le milieu différemment. Cet ensemble de faits se manifeste par une régression de la mosaïque forestière au profit d’une banalisation des paysages caractérisée par la perte des divers types de formations végétales soudaniennes. Niokolo-Koba National Park: An Example of Rupture Between The Local Environment and the Mandingian Population of Eastern Senegal. Created in 1926, the Niokolo-Koba National Park continued its development after Senegal’s Independence. In 1969, villagers were expelled from the lands where they had lived since the beginning of the 20th century and were relocated on the fringe of the national park. That step was in keeping with a policy of “hard protection” of the biodiversity and of ignoring the Malinke community, which was considered as being unable to manage the environment without degrading it. This amounted to forgetting that this area has been inhabited since the Lower Paleolithic, that many peoples had settled there later, and that the environment ever since has been exploited for the resources offered by it. Settlements and farming first took place 2500 years ago, but land had earlier been scorched for hunting or land clearing purposes. The resulting environment is one that has been “domesticated” over the centuries.In the 13th century, the Mandingian immigrants originating from a farming community in the empire of Mali, settled in the Diambour area. They developed links with their environment, bringing about a complex co-evolution in which plant formations constitute an interface. The savannahs or dry forests of the Diambour area are the result of the reimplantation of ligneous plants on previously cultivated areas, the diversity and aspect of which are conditioned by the duration of the fallow period.The land use restrictions linked with the national park development and the limitations imposed by the preservation of the Diambour forest have brought about in some places a shortage of arable land and compelled the Malinke community to modify the fallow period or to do away altogether with letting land lie in fallow.The physical constraints imposed by the setting of boundaries around the protected areas have brought about a transformation of attitudes, modifying thereby the people’s perception of their environment. All these factors have impoverished the forest, which has given way to banal landscapes characterized by the loss of several types of Sudanian plant formations.

Details

Language :
French
ISSN :
03735834 and 19618603
Database :
OpenAIRE
Journal :
Les Cahiers d’Outre-Mer. Revue de géographie de Bordeaux, Les Cahiers d’Outre-Mer. Revue de géographie de Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2002, 218, pp.149-174, Les Cahiers d’Outre-Mer. Revue de géographie de Bordeaux, 2002, 218, pp.149-174
Accession number :
edsair.doi.dedup.....d0488f17f39979b534282430a3584736