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L'éosinophilie un biomarqueur prédictif de réponse au nivolumab chez les patients traités pour un cancer bronchique non à petites cellules à un stade avancé

Authors :
Ève Faugeras
Faculté de Médecine - Clermont-Auvergne (FM - UCA)
Université Clermont Auvergne [2017-2020] (UCA [2017-2020])
Henri Janicot
UCA, Santé
Source :
Sciences du Vivant [q-bio]. 2017
Publication Year :
2017
Publisher :
HAL CCSD, 2017.

Abstract

Dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) métastatique, l'immunothérapie représente une réelle avancée thérapeutique avec un bénéfice sur la survie et sur la tolérance. Cependant, aucun facteur prédictif n'a encore été clairement identifié. La recherche de l'expression de PD-L1 est insuffisante. L'objectif de l'étude était de déterminer si le taux de lymphocytes, d'éosinophiles et le rapport neutrophiles sur lymphocytes (NLR) étaient des biomarqueurs prédictifs de réponse au nivolumab chez les patients traités pour un CBNPC à un stade avancé. À partir de l'étude des dossiers médicaux, nous avons recueilli les valeurs d'éosinophiles et de lymphocytes sanguins, ainsi que le rapport NLR au diagnostic de la maladie, à l'initiation du nivolumab, et à chaque évaluation thérapeutique (toutes les 4 cures). Les seuils définis pour les valeurs étudiées ont été déterminés avec une analyse de sensibilité, à partir de courbes de ROC. Le critère de jugement principal était la survie globale (SG), définie comme le temps entre la première injection de nivolumab et le décès toute cause. Au total, nous avons inclus 124 patients traités pour un CBNPC avancé, qui avaient reçu leur première injection de nivolumab entre le 22 juin 2015 et le 22 juillet 2016. La date de point du suivi était fixée au 31 octobre 2016. Tous les patients avaient été traités par une première ligne comprenant un sel de platine. Dans 68.5% des cas, le nivolumab avait été prescrit en deuxième ligne. La SG médiane de la population était 11.6 mois [2.5-NA]. En analyse multivariée, à l'initiation du nivolumab : un taux de lymphocytes = 1.5 G/I n'était pas statistiquement associé à la survie; un taux d'éosinophiles = 0.3 G/I améliorait le SG (HR=0.23, IC95% [0.07-0.77), p=0.017) et la survie sans progression (SSP) (HR-0.17, IC95% [0.05-0.60], p=0.005). À l'inverse, un rapport NLR =3.5 réduisait la SG (HR=2.09, IC95% [1.18-3.70], p=0.011) ainsi que la SSP (HR=1.79, IC95% [1.01-3.17], p=0.047). Contrairement à l'éosinophilie, le NLR en cours de traitement et au diagnostic de la maladie, était également associé à une SG réduite (HR=1.93, IC95% [1.16-3.21], p=0.011). Il s'agit de la première étude à démontrer qu'une éosinophilie = 0.3G/I à l'initiation du nivolumab dans le CBNPC avancé, est associée à une meilleure SG et SSP sous immunothérapie. Alors qu'il n'est pas clair si le NLR est prédictif ou pronostique, l'éosinophilie à l'initiation du nivolumab semble être prédictive. Récemment, le rôle des éosinophiles intra-tumoraux au recrutement des lymphocytes T a été démontré, et pourrait expliquer ces résultats. D'autres études prospectives et à large échelle sont justifiées pour valider l'éosinophilie comme biomarqueur, et il serait intéressant de compléter ces données en étudiant un éventuel lien entre l'éosinophilie et l'expression de PD-L1.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
Sciences du Vivant [q-bio]. 2017
Accession number :
edsair.doi.dedup.....c14e3cbfcf19d8663334934065fb1218