Retours sur le « modèle danois » : quinze ans d’analyses croisée

15 years on : revisiting the “ Danish model”. The common expression “ The Danish model” is very misleading because it suggests that Denmark could be copied abroad. Only to the extent that Danish society is consistent and cohesive can Denmark be considered a “ model”, i. e. a system of structural relationships that appear sustainable over the years. Denmark has undergone a considerable number of reforms and political changes over the period 1990-2013. When one revisits – as the present text does – analyses conducted since 1997, in parallel and in cooperation with Danish colleagues (especially Henning Jørgensen), “ breaking points” emerge, but also some continuity. There is no doubt as to Danish society keeping its distinctive traits, when one compares it with French society. Yet, Danish social protection and Danish social policies, as well as Danish industrial relations and its system of government have been profoundly transformed.
Ce qu’on a appelé à tort le « modèle danois » (dans la mesure où on ne saurait « copier » ce prétendu modèle) n’est rien d’autre qu’une cohérence sociétale particulière. Depuis le milieu des années 1990, des réformes majeures et des changements politiques cruciaux ont eu cours au Danemark, et les observateurs superficiels s’en sont à peine aperçus. Revisitant les travaux menés parallèlement et en coopération étroite avec des collègues danois (dont, particulièrement, Henning Jørgensen), depuis 1997, cet article revient sur ce qu’on peut considérer comme « ruptures » et comme « continuité » . Il ne fait aucun doute que la société danoise, considérée sous l’angle de ses politiques sociales et de son système de protection sociale, a gardé fermement ses traits distinctifs, quand on la compare avec la société française. Pourtant, le paysage d’aujourd’hui est bien différent de celui du début des années 1990.
Barbier Jean-Claude. Retours sur le « modèle danois » : quinze ans d’analyses croisée. In: Politiques sociales et familiales, n°112, 2013. pp. 29-37.