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Augmentation de la pauvreté en Angleterre depuis 2010 : crise ou idéologie ?

Authors :
Raphaële Espiet-Kilty
Source :
Revue Française de Civilisation Britannique, Vol 21, Iss 2 (2016)
Publication Year :
2016
Publisher :
CRECIB - Centre de recherche et d'études en civilisation britannique, 2016.

Abstract

Au lendemain de la crise financière de 2008, à Cheltenham, le leader de l’Opposition conservatrice – David Cameron – prononce un discours sur le thème de la rupture : entre le conservatisme néo-libéral de l’aile droite « thatchérienne » du Parti et celui – plus compatissant – qu’il dit incarner ; rupture du cycle de la croissance causée par la crise et les politiques qualifiées d’irresponsables du gouvernement New Labour dirigé par Gordon Brown. Pour asseoir l’image compatissante qu’il cherche à donner à son parti, Cameron propose de réduire la pauvreté en créant une « Big Society » en parallèle à des mesures d’austérité budgétaire présentées comme réponse sensée à la crise et au déficit public creusé par Brown. Durant l’été 2014, le Trussel Trust publie un rapport controversé annonçant que le nombre de personnes ayant besoin d’aide alimentaire d’urgence serait passé de 346 992 demandeurs en 2012-2013 à 913 138 un an plus tard. Cette augmentation de la pauvreté est-elle une conséquence de la crise ou le résultat des politiques d’austérité budgétaire du gouvernement de coalition élu en mai 2010 ? L’objectif est double : démontrer, dans un premier temps, que, malgré les dénégations du ministère du Travail et des Retraites (Department for Work and Pensions), la hausse du nombre de personnes vivant dans la pauvreté alimentaire reflète une augmentation de la pauvreté absolue causée en partie par les politiques d’austérité budgétaire du gouvernement de coalition ; dans un second temps, que la crise est un prétexte à la mise en place de politiques de rigueur dans le domaine social. Le gouvernement de coalition, dirigé par David Cameron, aurait en effet réformé le système de protection sociale tel qu’il existait quoi qu’il en soit, en vertu de principes fondateurs à la fois du conservatisme et du néo-libéralisme. In the aftermath of the financial crisis of 2008 the Conservative leader of the Opposition – David Cameron – delivered a speech in Cheltenham revolving around the theme of rupture: between the neoliberal Conservatism of the Thatcherite right-wing of the Party and his own more compassionate brand of Conservatism; rupture of the cycle of growth caused by the crisis and by the supposedly irresponsible policies of the New Labour government. To give credence to his compassionate Conservatism Cameron proposed to tackle poverty by building a Big Society in “The Age of Austerity” which, according to him, was the sensible response to the crisis and to the public deficit which was increasing under Brown. In the summer 2014, the Trussel Trust published a controversial report claiming that the number of people living in food poverty had increased from 346,992 in 2012-2013 to 913,138 a year later. Was this increase the consequence of the crisis or of the austerity policies introduced by the coalition government elected in May 2010? The aim of this paper is two-fold: first to demonstrate that in spite of the Department for Work and Pensions (DWP)’s rebuttals, the increase in the number of people living in food poverty reflects an increase in absolute poverty caused in part by the coalition government’s austerity; second, that the crisis was a pretext for the introduction of welfare cuts. The coalition government would have reformed the welfare state regardless, in accordance with fundamental conservative and neoliberal principals.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
Revue Française de Civilisation Britannique, Vol 21, Iss 2 (2016)
Accession number :
edsair.doi.dedup.....86866b415e2df7e502d62eac1510b98c