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Using cattle for traction and transportduring the Neolithic period. Contribution of the study of the first and second phalanxes
- Source :
- Bulletin de la Société Préhistorique Française, Bulletin de la Société Préhistorique Française, Société Préhistorique Française, 2018, 115 (1), pp.71-98
- Publication Year :
- 2018
- Publisher :
- PERSEE Program, 2018.
-
Abstract
- During the Neolithic period, cattle were used not only for their meat and their milk but also for their strength. Unfortunately, apart from the discovery of specific instruments (yokes, travois, wheels, ards, etc.), it is not easy to demonstrate archaeologically their use for work. Nevertheless, the bone pathologies related to this activity can be analyzed. The methodological approach employed in this study is based on multivariate analyses (PCA) applied to the dimensions of the first and second phalanxes, as well as to shape indices of the same bones determined by the Mosimann method. The measurements of aurochs and domestic cattle bones from twenty Mesolithic and Neolithic sites form the data matrix. The results of this study attest, on the one hand, that cattle were used for draught and transport during the Neolithic in various parts of Europe and the Near East and, on the other hand, that this use and its corollary, castration, are practices that can be dated back earlier than is generally accepted.<br />Durant le Néolithique, les bovins ont été utilisés non seulement pour leur viande et leur lait mais aussi pour leur force (traction et portage). Malheureusement, hormis la découverte d’instruments spécifiques (jougs, travois, roues, araires, etc..), la démonstration de leur emploi pour le travail n’est pas aisée d’un point de vue archéologique. L’archéozoologie peut pallier cette difficulté en étudiant les pathologies et les déformations osseuses liées au travail de force. Mais si certaines sont évidentes, d’autres modifications moins marquées ou touchant la morphologie de l’os peuvent être difficiles à évaluer et les analyses univariées permettent de faire ressortir les os «hors normes » , mais ne donnent pas, ou très peu, d’éléments pour interpréter ces écarts. Dans cette étude, l’approche méthodologique choisie s’appuie sur des analyses multivariées (analyses en composantes principales : ACP) appliquées sur les dimensions des premières et secondes phalanges ainsi que sur des indices de forme déterminés par la méthode de Mosimann. Cette méthode vise, d’une part, à supprimer pour chaque mesure toutes les informations relatives à la taille et, d’autre part, à isoler la taille isométrique en réduisant l’effet de forme. Les mesures des phalanges 1 prises en compte sont la longueur (GLpe), le diamètre transverse proximal (Bp), le diamètre transverse au milieu de la diaphyse (SD) et le diamètre transverse distal (Bd). Plus compactes, les phalanges sont moins sujettes à la fragmentation que les os longs et présentent l’avantage de se trouver dans les assemblages fauniques en nombre suffisant pour permettre une approche statistique. Elles sont également de bons marqueurs du recours à l’énergie animale en raison des stress mécaniques subis au niveau des extrémités des membres durant ces activités de traction ou de portage. Les déformations se caractérisent par un raccourcissement de la longueur du fût de la phalange, un élargissement proximal ou distal, des exostoses, et le débordement des surfaces articulaires (lipping et extension antéro-dorsale distale). La partie proximale des phalanges 1 est plus souvent déformée que la distale : c’est le point majeur de transmission de la force qui se répartit du métapode aux deux phalanges. Les pathologies existent chez les aurochs, mais sauf fractures, elles concernent rarement la conformation générale de la phalange. Les mesures des os d’aurochs et de boeufs domestiques provenant de vingt sites mésolithiques et néolithiques du pourtour méditerranéen (Catalogne, Sud-Est de la France, Grèce, Turquie, Iraq et Syrie) composent la matrice de données et sont comparées à des mesures d’individus référents sauvages, européens et proche-orientaux, et domestiques actuels ayant travaillé (mâles et castrats roumains : Bartosiewicz et al., 1997). Il est ainsi possible de distinguer de manière fiable dans les assemblages archéologiques, les spécimens sauvages des domestiques et de mettre en évidence la présence potentielle de castrats et l’utilisation de la force animale. Cet article modifie grandement la perception des premiers usages de ces grands ruminants. Les résultats de cette étude démontrent non seulement que les bovins ont tiré et porté des charges dès le Néolithique en Europe et au Proche-Orient, mais aussi que cet emploi ainsi que son corollaire, la castration, sont des pratiques bien plus anciennes qu’il n’est couramment admis. Utilisés pour le lait et leur force dès leur domestication, les bovins occupent une place particulière dans l’économie et la symbolique des sociétés et ont pu jouer un rôle majeur dans les échanges et les déplacements. Dans le Sud-Est de la France, si ces animaux ont pu être employés pour porter des charges, les activités semblent peu intensives jusqu’au IVe millénaire avant notre ère. En revanche, à la fin du Néolithique dans cette région, la présence récurrente de bovins avec des pathologies (déformations des chevilles osseuses, de vertèbres, des extrémités, antériorisation des phalanges) témoigne de la généralisation du recours à l’énergie animale pour tirer et porter (les individus, conservés jusqu’à un âge avancé, ont probablement travaillé toute leur vie). Sur certains sites, la fréquence élevée des pathologies et l’intensité des déformations sur les phalanges antérieures 1 et 2 chez ces bovins de petite stature (moins de 1,20 m au garrot) suggèrent des activités plutôt intensives de type traction (labours, et peut-être aussi débardage). Cette utilisation plus fréquente de la force de travail des bovins pourrait être en lien avec une probable intensification des travaux agricoles. Enfin, la présence d’aurochs est également attestée sur des sites campaniformes et confirme leur intérêt particulier pour le grand gibier, pratique par ailleurs abandonnée par les groupes régionaux du Néolithique final.<br />Helmer Daniel, Blaise Émilie, Gourichon Lionel, Sana Segui Maria. Using cattle for traction and transportduring the Neolithic period. Contribution of the study of the first and second phalanxes. In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 115, n°1, 2018. pp. 71-98.
- Subjects :
- 010506 paleontology
Archeology
[SHS.ARCHEO]Humanities and Social Sciences/Archaeology and Prehistory
Néolithique
[SDV.SA.ZOO]Life Sciences [q-bio]/Agricultural sciences/Zootechny
01 natural sciences
Domestic cattle
draught
Neolithic
cattle
castration
transport
phalanxes
0601 history and archaeology
Mesolithic
0105 earth and related environmental sciences
060102 archaeology
biology
06 humanities and the arts
bovins
Phalanx
Aurochs
phalanges
biology.organism_classification
Archaeology
Geography
tirer
porter
Subjects
Details
- ISSN :
- 02497638 and 17607361
- Volume :
- 115
- Database :
- OpenAIRE
- Journal :
- Bulletin de la Société préhistorique française
- Accession number :
- edsair.doi.dedup.....59755aacda67377c00ae62acdb11eb33
- Full Text :
- https://doi.org/10.3406/bspf.2018.14861