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La 'maisonnette de jardin' (Gartenlaube) est-allemande, lieu de contrainte sociale ou lieu de mémoire et d'identité ?

Authors :
Anne-Marie Pailhès
CEREG-UPN (CEREG-UPN)
CEREG - Centre d'Etudes et de Recherches sur l'Espace Germanophone - EA 4223 (CEREG)
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-Université Paris Nanterre (UPN)-Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-Université Paris Nanterre (UPN)
RAVENEAU Gilles, SIROST Olivier
Centre De Ressources Informatiques, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Source :
Anthropologie des abris de loisirs, RAVENEAU Gilles, SIROST Olivier. Anthropologie des abris de loisirs, Presses Universitaires de Paris Ouest, pp.241-252, 2011
Publication Year :
2011
Publisher :
HAL CCSD, 2011.

Abstract

International audience; L'Allemagne est le pays d'Europe qui compte le plus de jardins familiaux (1 300 000). L'étude de leur répartition fait apparaître que le goût pour ces jardins organisés dans des structures collectives est beaucoup plus marqué à l'Est qu'à l'Ouest. En 1987, 53% des foyers est-allemands disposaient d'un jardin ou terrain de week-end. Une étude de 1997 en recense 610 000 : dans les nouveaux Länder, 3,6 % des Allemands ont un jardin familial, donc on peut supposer que plus de 10% de la population est concernée par cette activité (contre 3 ou 4 % à l'Ouest). Cette densité renvoie à une tradition historique qui remonte au XIXème siècle et plonge ses racines à la fois dans le paternalisme et le mouvement ouvrier allemands. Les jardiniers est-allemands ont pris conscience, au cours des années 1990, que ce lieu était celui d'une continuité historique et sociale. Cela s'est traduit, entre autres, par la création d'un musée du mouvement des jardins ouvriers à Leipzig en 1996 et par une grande exposition en 2001 à Potsdam sous le titre " Laube, Liebe, Hoffnung " (" Maisonnette, amour, espoir "). L'importance du jardin en Allemagne de l'Est est due à la place toute particulière qu'y a pris la " Laube " pendant l'existence de la R.DA, pour des raisons à la fois économiques et politiques. Il s'agit d'une véritable petite maison de week-end, qui était même parfois devenue résidence principale à l'époque de la R.DA. Elle se différencie en cela de la " maisonnette " ouest-allemande, dans laquelle il était interdit de passer la nuit. L'importance de ces " maisonnettes " est saisie grâce à l'analyse des résultats d'une enquête par questionnaire réalisée dans les nouveaux Länder en 2003. Le débat juridique des années 1990 devait décider si la législation ouest-allemande, très restrictive quant à l'architecture de ces " abris de loisirs ", pourrait s'appliquer aux nouveaux Länder. Enfin, les effets de la réforme Hartz IV du marché de l'emploi (2004) sont évoqués : une " maisonnette " serait-elle comptabilisée comme " bien " appartenant à ceux qui perçoivent l'allocation de chômage ? Pourrait-elle contribuer à la suppression de cette allocation pour l'intéressé ? L'étude des abris de loisirs est-allemands fait nettement apparaître leur rôle de soupape dans un contexte social tendu : fort chômage, vieillissement et paupérisation de certaines catégories de population. La maisonnette devient un lieu d'identité qui permet de maintenir des liens familiaux et sociaux en période de crise économique.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
Anthropologie des abris de loisirs, RAVENEAU Gilles, SIROST Olivier. Anthropologie des abris de loisirs, Presses Universitaires de Paris Ouest, pp.241-252, 2011
Accession number :
edsair.doi.dedup.....272eefc8265d713a5104cbcc4bb21ba8