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De l’île à l’exil ou l’inexorable exil de soi dans Le palmier et l’étoile de Leonardo Padura

Authors :
Anne Gimbert
Source :
Cahiers de la Méditerranée. :163-172
Publication Year :
2011
Publisher :
OpenEdition, 2011.

Abstract

Au cours d’une histoire tourmentée, l’Amérique Latine a conjugué l’exil sous bien des formes et nombreux ont été ses ressortissants condamnés à quitter leur pays pour parfois n’y jamais revenir. Dans son roman Le palmier et l’étoile, l’écrivain cubain Leonardo Padura, qui vit et écrit à Cuba, s’attache à la condition de l’exil à deux époques différentes (le début du xixe siècle et la fin du xxe siècle) à travers des personnages réels ou imaginaires et dans deux narrations distinctes : l’autobiographie fictive du grand poète cubain José María Heredia (1803-1839) condamné à l’exil pour avoir conspiré en faveur de l’indépendance au sein d’une loge maçonnique ; et l’histoire de Fernando Terry, expulsé lui aussi et revenant momentanément à Cuba en 1992 après dix-huit ans d’exil en Espagne. Deux histoires parallèles auxquelles s’ajoutent celles d’autres intellectuels qui mettent en relief des expériences souvent similaires. Cet article s’attache à analyser les difficultés d’adaptation à des espaces hostiles, invisibles ou reconstitués, l’écriture inspirée par la nostalgie puis le tarissement de l’inspiration, le refus du retour ou le désir ardent de fouler à nouveau sa terre en prélude à la mort… L’exil dans Le palmier et l’étoile est une prison dans laquelle l’individu survit et cesse de créer, séparé de son île par une mer qui emprisonne encore davantage ceux qui ont dû la traverser. In the course of its tormented history, Latin America has known many forms of exile; many of its natives have been condemned to leave their country, often never to return. In La novela de mi vida, the Cuban writer Leonardo Padura explores the condition of exile. He approached the subject in two different historical periods, the late 19th and the late 20th century, via real or imaginary characters. He made two different narrations: the fictive autobiography of the great Cuban poet José María Heredia (1803-1839), condemned to exile for having taken part in a pro-independence conspiracy as a member of a Masonic lodge, and the story of Fernando Terry, who received permission to return briefly to Cuba in 1992 after 18 years of exile in Spain. To those two parallel stories are added these of other intellectuals who bring into relief other often similar experiences: the difficulty of adapting to hostile, invisible or reconstituted spaces; the experience of the writer who is inspired by nostalgia and then undergoes a drying-up of inspiration; the refusal to return home or the ardent desire to come back to one’s birthplace as a prelude to death. This presentation will explore different aspects of exile which reflect, no doubt, Leonardo Padura’s own sentiment: exile is a prison in which individuals are in a state of survival, separated from their island by an ocean that encloses even more those who had to cross it.

Details

ISSN :
17730201 and 03959317
Database :
OpenAIRE
Journal :
Cahiers de la Méditerranée
Accession number :
edsair.doi.dedup.....26d84dd72afa883695df04725f206795
Full Text :
https://doi.org/10.4000/cdlm.5731