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L’extractivisme organique en Bolivie. De la lutte contre le néo-libéralisme aux luttes pour l’accès aux ressources naturelles

Authors :
Claude Le Gouill
Savoirs, ENvironnement et Sociétés (SENS)
Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
Source :
Cahiers des Amériques Latines, Cahiers des Amériques Latines, Université Paris 3, Institut des Hautes Etudes de l'Amérique Latine (IHEAL / Université Paris 3), 2021, pp.129-147, Cahiers des Amériques Latines, 2021, 96, pp.129-147, Cahiers des Amériques Latines, Vol 96, Pp 129-147 (2021)
Publication Year :
2021
Publisher :
HAL CCSD, 2021.

Abstract

En Bolivie, le « retour de l’État » sous la présidence d’Evo Morales s’est heurté aux formes d’auto-organisation des ressources naturelles, notamment minières et hydriques. Celles-ci reposent sur un ensemble de savoirs, de pratiques et d’infrastructures à l’origine de l’« extractivisme organique », que nous définissons comme les revendications souverainistes portées par les organisations sociales sur les ressources naturelles. Par l’introduction de ce concept, nous souhaitons montrer que les difficultés de gestion du gouvernement sur le thème des ressources naturelles ne proviennent pas tant des incohérences du gouvernement que des dynamiques et stratégies de résistance des organisations sociales aux projets étatiques. Le principal changement qu’a connu la société bolivienne avec la victoire d’Evo Morales est ainsi le passage d’un front commun des organisations sociales contre le dénommé « néolibéralisme » à une lutte interne entre celles-ci pour le contrôle des ressources naturelles. En Bolivia, el “retorno del Estado” bajo la presidencia de Evo Morales chocó con formas de autoorganización de los recursos naturales, sobre todo de la minería y el agua. Éstas se sustentan en un conjunto de conocimientos, prácticas e infraestructuras, que constituyen el “extractivismo organico”, que definimos como los reclamos de soberanía de las organizaciones sociales sobre los recursos naturales. Al introducir este concepto, queremos mostrar que las dificultades de la gestión gubernamental en materia de recursos naturales no surgen tanto de las inconsistencias del gobierno, sino más bien de las dinámicas y estrategias de resistencia de las organizaciones sociales a los proyectos estatales. El principal cambio que vivió la sociedad boliviana con el triunfo de Evo Morales ha sido el paso de un frente común de organizaciones sociales contra el llamado “neoliberalismo” hacia una lucha interna entre ellas por el control de los recursos naturales. In Bolivia, the «return of the state» under the presidency of Evo Morales was confronted with forms of self-organization of natural resources, notably mining and water. They were based on a body of knowledge, practices and infrastructure at the origin of «organic extractivism» which we define as the sovereignist claims made by social organizations over natural resources. By introducing this concept, we wish to show that the difficulties of government management with regard to natural resources do not so much arise from inconsistencies in government as from the dynamics and strategies of resistance of social organizations to state projects. The main change that Bolivian society experienced with the victory of Evo Morales was thus the shift from a common front of social organizations against so-called «neoliberalism» to an internal struggle between them for the control of natural resources.

Details

Language :
French
ISSN :
11417161 and 22684247
Database :
OpenAIRE
Journal :
Cahiers des Amériques Latines, Cahiers des Amériques Latines, Université Paris 3, Institut des Hautes Etudes de l'Amérique Latine (IHEAL / Université Paris 3), 2021, pp.129-147, Cahiers des Amériques Latines, 2021, 96, pp.129-147, Cahiers des Amériques Latines, Vol 96, Pp 129-147 (2021)
Accession number :
edsair.doi.dedup.....1d92d1c6a679430c6c06c738748b3c74