« Burn out » et stress chez les étudiants en médecine de Rabat, Maroc

Introduction Le « burn out » est un concept reserve aux personnes en exercice professionnel, mais par extension, on l’utilise pour les etudiants en medecine, qui partagent egalement cette relation d’aide vis-a-vis des patients. Au Maroc peu d’etudes traitent ce sujet dont la repercussion sur le vecu des etudiants peut etre fatale. L’objectif de notre travail etait d’etudier le « burn out » et les niveaux de stress chez les etudiants en medecine, et d’identifier les facteurs associes. Methodes En novembre 2014, une etude transversale d’observation a ete menee aupres des etudiants de cinquieme annee medecine de Rabat. Un autoquestionnaire anonyme a ete distribue et les donnees suivantes ont ete recueillies et analysees : âge, sexe, statut marital, nombre moyen d’heures de travail et de sommeil par jour ainsi que le lieu de residence. La participation etait volontaire apres consentement signe. Le niveau de stress a ete mesure par l’echelle de Cohen (PSS a 10 items). L’epuisement professionnel (EP) a ete apprecie grâce au questionnaire de Maslach (MBI) qui mesure les trois dimensions : epuisement emotionnel (SEP), deshumanisation (SD) et accomplissement personnel (SAP). L’analyse a ete realisee grâce au logiciel SPSS13.0. Resultats L’etude a ete menee chez 178 etudiants de cinquieme annee de medecine, le taux de reponse etait de 97,2 % (n = 173). L’âge moyen etait de 22,2 ± 0,87 ans avec une predominance feminine de 74 % (n = 128). La moyenne d’heures de travail journalier etait de 8,33 ± 2,74 heures et la moyenne du nombre d’heures journalieres de sommeil etait de 7 ± 1,1 heures. La grande majorite des etudiants etait celibataires soit 96,5 % (n = 164). Le MBI a montre que l’epuisement professionnel etait eleve chez 44 % (n = 55). Nous avons egalement constate que l’EP etait plus eleve chez les etudiants de sexe feminin (87,3 %) par rapport a ceux de sexe masculin (12,7 %) (p = 0,001). Le SD etait eleve chez 33 % des etudiants (n = 51) et le SAP etait eleve chez 63,9 % des participants. Les SD et SAP n’etaient pas significativement differents entre les deux sexes. Le score de Cohen a demontre un stress moyen de 24 ± 7,18. Il etait plus eleve chez les etudiantes 25,73 ± 6,7 par rapport aux etudiants 20,41 ± 6,9 (p Conclusion Le niveau de stress reste eleve chez tout les etudiants. Un programme de gestion du stress inclus dans le cursus des etudes medicales pourrait s’averer benefique afin de reduire le niveau de stress percu dans cette population vulnerable.