Étude histologique de la paroi vaginale antérieure dans le prolapsus génital récidivé

La physiopathologie des prolapsus genitaux n’est a ce jour qu’incompletement elucidee. Le deficit en muscle lisse de la paroi vaginale a ete demontre. Il est possible que les caracteristiques de la paroi vaginale soient differentes chez les patientes ayant un prolapsus recidive. L’objectif de cette etude est de comparer la proportion de muscle lisse de la paroi vaginale anterieure chez des patientes ayant une cystocele recidivee ou operee pour la premiere fois par rapport a un groupe temoin sans prolapsus. Des echantillons du cul-de-sac vaginal anterieur ont ete preleves chez 11 patientes ayant une cystocele et huit patientes operees d’une hysterectomie sans prolapsus. Une deuxieme analyse a compare cinq cystoceles recidivees et six cystoceles operees pour la premiere fois. Une coloration trichrome de Masson a ete utilisee pour determiner la distribution du collagene dans la matrice extracellulaire de la musculeuse vaginale et pour quantifier le collagene. Une etude immunohistochimique utilisant des anticorps anti-alpha actine a ete utilisee pour identifier les cellules musculaires lisses. Une analyse morphometrique a ete realisee pour determiner la proportion relative de muscle lisse et de vaisseaux. La proportion de muscle lisse chez les patientes ayant une cystocele etait significativement diminuee par rapport au groupe temoin (41,9 vs 61,9 %, p = 0,0005 [IC 95 %: 10,8–28,9]). La proportion de collagene etait significativement augmentee (56,8 vs 35 %, p = 0,0002 [IC 95 %: 12,9–30,8]). La proportion de vaisseaux sanguins etait comparable (2,2 vs 3,4 %, p = 0,09 [IC 95 %: −2,8–0,3]). Il n’existait pas de difference des proportions de muscle lisse, de collagene et de vaisseaux chez les patientes ayant une cystocele recidivee ou operee pour la premiere fois (respectivement 40 vs 44 %, p = 0,62 [IC 95 %: −22,7–14,33], 59,6 vs 53,4 %, p = 0,46 [IC 95 %: −12,1–24,4] et 2,1 vs 2,3 %, p = 0,69 [IC 95 %: −1,6–1,1]). Les alterations morphometriques de la paroi vaginale anterieure retrouvees chez les patientes ayant un prolapsus sont en faveur des reparations prothetiques. Des etudes ulterieures sur la reversibilite de ces anomalies seraient necessaires afin d’orienter le choix du type de prothese, resorbable ou non. En revanche, l’histologie vaginale ne semble pas predictive du caractere recidive ou non du prolapsus. La morphometrie du tissu vaginal anterieur est considerablement alteree chez les patientes ayant un prolapsus par rapport alteree chez les patientes ayant un prolapsus par rapport au groupe temoin. La proportion de muscle lisse est comparable chez des patientes ayant un prolapsus recidive ou opere pour la premiere fois.