DRESS syndrome induit par la carbamazépine : apport des tests épicutanés

Introduction Le DRESS (syndrome drug reaction with eosinophelia and systemic symptoms) est une toxidermie grave et potentiellement mortelle. Methodes Etude descriptive, retrospective portant sur tous les cas de DRESS a la carbamazepine notifies au service de pharmacovigilance de Sousse sur une periode de 06 ans (2015–2020). Les tests cutanes ont etes realises selon les recommandations de NMDA. Resultats 09 cas etaient inclus dans cette etudes : 4 hommes et 5 femmes dont l’age variait de 15 a 73 ans. L’atteinte cutanee etait a type d’exantheme maculopapuleux dans tous les cas. L’œdeme de visage etait present chez 7 patients et les adenopathies peripheriques chez 6 patients. Une hypereosinophilie etait presente dans tous les cas. L’atteinte viscerale la plus frequente etait hepatique : cytolytique dans 6 cas et cholestatique dans 2 cas. Le delai de survenue de la symptomatologie par rapport au debut du traitement variait de 4 a 8 semaines. L’evolution etait favorable chez tous les patients. La prise de la carbamazepine etait associee a d’autres medicaments chez 4 patients. Les tests cutanes etaient positifs vis a vis la carbamazepine chez 08 malades. Aucun cas de reactivite croisee entre carbamazepine et antiepileptiques aromatiques n’a etait detecte par les tests cutanes. Discussion Nombreux medicaments ont ete incrimines dans la genese du DRESS, en particulier les anticonvulsivants aromatiques, les sulfonamides antibacteriens, la salazopyrine et l’allopurinol. Les manifestations cliniques apparaissent 2 a 6 semaines apres l’initiation du medicament en cause. Le diagnostic de DRESS est base sur la notion d’une relation chronologique entre la prise medicamenteuse et l’apparition des symptomes evocateurs. Les tests cutanes ont un apport dans l’exploration de l’hypersensibilite retardee dont le DRESS aux antiepileptiques. Leur utilite est prouvee en cas de polymedication et dans l’evaluation de la reactivite croisee aux autres antiepileptiques. Conclusion Nous soulignons a travers cette etude le potentiel des antiepileptiques et en particulier la carbamazepine d’induire des toxidermies graves et nous insistant sur l’apport des tests cutanes pour confirmer l’imputabilite medicamenteuse.