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Prescriptions liées à la prise en charge alternative de patients suspects de maladie de Lyme
- Source :
- Médecine et Maladies Infectieuses. 47:S150
- Publication Year :
- 2017
- Publisher :
- Elsevier BV, 2017.
-
Abstract
- Introduction Le diagnostic et le traitement de la maladie de Lyme (ML) sont actuellement au centre d’une polemique qui oppose une attitude basee sur les recommandations existantes a une conception alternative de la physiopathologie et de la prise en charge de la maladie. L’objectif de cette etude de decrire les prescriptions (examens complementaires, antibiotherapie) liees a la prise en charge alternative de patients suspects de maladie de Lyme. Materiels et methodes Analyse en double insu de 16 dossiers anonymises (le medecin responsable des prescriptions etant egalement anonyme) par deux medecins de maladies infectieuses et une pharmacienne. Resultats Il s’agissait de 9 femmes et 7 hommes, d’âge median 43,5 ans. Une affection comorbide susceptible d’etre un diagnostic differentiel etait retrouvee dans 11 cas (69 %). La symptomatologie comprenait essentiellement des arthralgies (12/16), une fatigue (12/16), des douleurs musculo-squelettiques (10/16), des troubles du sommeil (6/16). Les autres symptomes etaient des cephalees (4/16), des troubles de memoire (3/16), de concentration (2/16), des malaises (2/16) et des troubles psychiatriques (1/16). Une moyenne de 16 serologies (dont maladie de Lyme) etaient realisees (extremes : 2–27 ; mediane : 19). Deux PCR babesiose et bartonelle etaient realisees (negatives). Les autres examens comprenaient les sous-populations lymphocytaires (14/16), les IgE specifiques (8/16), les AC antitransglutaminases (10/16). Les 16 patients ont donne lieu a la prescription d’en moyenne 7 molecules par patient (extremes : 4–12 ; cout moyen par patient : 287 euros) pour un total de 113 molecules et un cout total de 4604,30 euros. Les molecules les plus utilisees etaient le metronidazole et le fluconazole (13/16), l’hydroxychloroquine (11/16), la doxycycline et l’azythromycine (10/16). Les autres molecules prescrites etaient le pyrantel (9/16), la clarithromycine (8/16), l’albendazole (7/16), la roxythromycine (7/16), l’amoxicilline, le cotrimoxazol, la disulone (4/16), l’amoxicilline-acide clavulanique, la ceftriaxone, la rovamycine, le fenticonazole (3/16), l’atovaquone et le flubendazole (1/16). La prise en charge ne modifiait pas ou peu la symptomatologie chez 12/16 patients (2 etaient non evaluables). Conclusion On constate une inadequation entre les symptomes et les serologies demandees et une repetition inutile des serologies. Les resultats ne semblent pas influer sur la prise en charge. L’utilisation d’un nombre important de molecules sans qu’on puisse detecter une logique de prescription, tant sur la nature de la molecule que sur la duree doit alerter sur les derives de telles pratiques, ce d’autant qu’elles paraissent ici peu efficaces. Un point reste a nuancer toutefois : le medecin a manifestement pris le temps de l’ecoute avec une volonte de prendre en charge des patients qui se sentent rejetes par le systeme de soin classique. C’est sans doute un des points qui doit alimenter notre reflexion.
- Subjects :
- Infectious Diseases
Subjects
Details
- ISSN :
- 0399077X
- Volume :
- 47
- Database :
- OpenAIRE
- Journal :
- Médecine et Maladies Infectieuses
- Accession number :
- edsair.doi...........7708c9a6fab8fcad974f403c4840cf5b
- Full Text :
- https://doi.org/10.1016/j.medmal.2017.03.363