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Impact de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019 sur la fréquentation des urgences ophtalmologiques

Authors :
J. Gueudry
L.-M. Joly
J. Huard
J.-P. Leroy
M. Muraine
Source :
Journal Français d'Ophtalmologie. 44:1121-1128
Publication Year :
2021
Publisher :
Elsevier BV, 2021.

Abstract

Resume Introduction L’incendie de l’usine chimique Lubrizol a Rouen le 26 septembre 2019 a genere une immense colonne de fumee dirigee nord-est vers l’agglomeration. L’œil pouvant particulierement etre touche par les fumees et autres degagements toxiques de l’incendie, nous avons evalue l’impact de cette catastrophe industrielle et ecologique sur les pathologies irritatives de surface oculaire dans la semaine suivant l’accident. Materiel et methode Nous avons recueilli retrospectivement les donnees medicales des patients qui se sont presentes aux urgences ophtalmologiques (UOph) du CHU de Rouen (seul service d’UOph ouvert pendant les jours suivant l’accident) pendant la semaine suivant l’incendie (semaine S1). Nous avons compare ces donnees a celles des patients ayant consulte dans la semaine precedant l’incendie (semaine S-1). Nous avons egalement recueilli la frequentation aux urgences generales en semaine S-1 et S1, dont le nombre de consultations en lien direct avec l’incendie. Resultats Nous avons accueilli 361 patients aux UOph durant la semaine S1 suivant l’incendie, versus 384 en S-1. Parmi ces patients, 83 (23 %) presentaient une pathologie de la surface oculaire en S1, versus 76 (20 %) en S-1. Une conjonctivite etait retrouvee chez 54 patients en S1 (39 d’allure virale, 9 d’allure allergique, 6 indeterminee) versus 44 en S-1 (27 d’allure virale, 12 d’allure allergique, 5 indeterminee). Un syndrome sec irritatif existait chez 29 patients en S1 versus 32 en S-1. Seuls 4 patients ont mentionne que leurs symptomes etaient en lien direct avec l’incendie : 2 conjonctivites virales, une conjonctivite allergique et un patient inquiet (respectivement a J2, J5, J7 et J7 de l’incendie). Discussion Le nombre de consultants aux urgences ophtalmologiques n’a pas varie dans la semaine suivant l’incendie de l’usine Lubrizol (sauf une baisse le jour meme liee au confinement). On note un nombre plus eleve de consultants en S1 pour des conjonctivites, surtout d’allure virale et probablement sans lien direct avec l’incendie. Les consultations pour syndrome sec irritatif etaient comparables entre les 2 semaines. Malgre une mediatisation majeure de l’evenement au niveau national et un niveau d’inquietude tres important dans la population, l’incendie ne semble pas avoir eu de repercussions sur l’activite aux UOph du CHU de Rouen, pas plus que sur l’activite des urgences generales. Le confinement a domicile de la population le premier jour a eu possiblement un effet protecteur, evitant une exposition directe aux fumees. Les consequences a long terme des depots de suie sur le sol au passage du nuage de fumee restent indeterminees et sous surveillance. Une revue de la litterature sur les consequences oculaires des accidents industriels est presentee. Conclusion Les urgences ophtalmologiques n’ont pas connu de suractivite dans la semaine suivant l’incendie de l’Usine Lubrizol a Rouen et les pathologies de la surface oculaire n’ont pas donne lieu a plus de consultations que la semaine precedente. Ceci permet de conclure a une toxicite oculaire immediate absente ou minime des fumees de l’incendie.

Details

ISSN :
01815512
Volume :
44
Database :
OpenAIRE
Journal :
Journal Français d'Ophtalmologie
Accession number :
edsair.doi...........628c75f566a9ebb29abbec0e1401e7a3
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.jfo.2020.07.022