Portage génital bactérien au dernier trimestre de la grossesse et infection néonatale précoce

Resume L'infection bacterienne reste une cause majeure de morbidite et de mortalite. Objectif. – Determiner l'ecologie bacterienne et les etats genitaux pathologiques chez la femme enceinte au dernier trimestre de la grossesse et les germes responsables de septicemie precoce du nouveau-ne, afin d'evaluer le risque infectieux maternofœtal et adapter une antibioprophylaxie. Methode. – Les prelevements vaginaux et endocervicaux realises en general au premier trimestre de la grossesse, ont ete differes et effectues au dernier. Un examen macroscopique a decrit l'aspect du vagin, du col, des leucorrhees et d'eventuelles lesions inflammatoires ou ulcerations. Un examen microscopique a recherche a l'etat frais, des parasites, cellules epitheliales et leucocytes alteres. Les cultures sur milieux adaptes ont ete faites apres lecture du Gram et score d'evaluation de la flore vaginale. Les aspects cliniques et cytobacteriologiques ont permis de definir l'ecologie bacterienne et les etats genitaux pathologiques. Seul le nouveau-ne suspect d'infection ou la mere suspecte d'infection ont subi une exploration de l'infection. Resultats. – Les prelevements ont ete realises chez 306 femmes enceintes dont 118 (38,56 %) entre 29 et 32 semaines d'amenorrhee, 104 (34 %) entre 33 et 36, et 84 (27,45 %) entre 37 et 40. Les germes les plus frequents etaient C. albicans (33,3 %), les enterobacteries (20,3 %) avec E. coli (10,9 %), S. aureus (15,4 %), Gardnerella (13,6 %), et Trichomonas (10,6 %), en portage monomicrobien (79,2 %) ou polymicrobien (20,8 %). Des etats genitaux pathologiques a type de vaginite (29,4 %), de vaginose (21,5 %) ou d'endocervicite (10,4 %), un portage bacterien asymptomatique (23,5 %) et une flore genitale normale (15 %) ont ete identifies. L'issue de ces grossesses a donne 334 nouveau-nes dont 27 cas de septicemie neonatale precoce a laquelle l'endocervicite (25 %) et la vaginose (19,7 %) ont ete le plus souvent associees. Conclusion. – Des prelevements vaginaux au dernier trimestre de la grossesse permettraient d'evaluer le risque infectieux maternofœtal a l'approche de l'accouchement et d'adapter une antibioprophylaxie des infections a enterobacteries, a l'instar de celles a streptocoque du groupe B. Mais des etudes de plus grande envergure sur le portage genital bacterien de la femme au dernier trimestre de la grossesse sont necessaires pour preciser ce risque infectieux maternofœtal et cette antibioprophylaxie.