Back to Search Start Over

Hyperhidrose et biothérapies : analyse de 2 cas et des données de la base nationale de pharmacovigilance

Authors :
Nadine Petitpain
Pierre Gillet
D. Abs
J.-L. Schmutz
A.-C. Bursztejn
Source :
Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. 147:A329-A330
Publication Year :
2020
Publisher :
Elsevier BV, 2020.

Abstract

Introduction L’hyperhidrose (HH) peut etre d’origine medicamenteuse et devenir invalidante. Apres l’observation au CHRU de Nancy de 2 cas d’HH invalidante chez des patients traites par adalimumab (ADA) sans autre etiologie identifiee, nous avons analyse retrospectivement les cas d’HH enregistres dans la base nationale de pharmacovigilance (BNPV) impliquant les biotherapies (BT) utilisees en dermatologie. Materiel et methodes Une requete a ete effectuee dans la BNPV le 31 mars 2020 en croisant les termes MedDRA « hyperhidrose », « sueurs nocturnes », « sueurs froides », « hypersudation compensatoire », « trouble des glandes sudoripares » et les BT suivantes : anti-TNFα, anti-IL17 (secukinumab, ixekizumab, brodalumab), anti-IL23 (guselkumab, risankizumab), anti-IL1 (anakinra, canakinumab), ustekinumab, dupilumab, rituximab, omalizumab, belimumab, inhibiteurs de check-point (ipilimumab, pembrolizumab, nivolumab, avelumab), cetuximab et interferon-alpha. Nous avons exclu les cas ayant une autre etiologie identifiee et ceux sans bilan etiologique ni evolution renseignes. Les HH au cours de reactions liees a la perfusion (RAP) ont ete analysees a part. Resultats Parmi les 240 notifications d’HH, 82 ont ete exclues et 131 etaient des RAP. L’âge moyen des 27 cas analyses etait de 50 ans, le sexe-ratio F/H a 1,7. Les BT les plus frequemment imputables etaient les anti-TNFα (ADA : n = 13, etanercept : n = 4, infliximab : n = 1) et l’ustekinumab (n = 5) en traitement de rhumatismes inflammatoires chroniques (60 %), psoriasis (22 %) et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (17 %). Le delai de survenue, renseigne dans 16/27 cas (60 %), etait inferieur a 1 mois (n = 2, 7 %), de 1 mois a 1 an (n = 7, 26 %) et de plus d’1 an (n = 7, 26 %). La BT etait arretee dans 15 cas (55 %), avec evolution favorable dans 11 cas. Elle etait poursuivie dans 9 cas (33 %), avec persistance de l’HH dans 7 cas, dont un cas d’HH axillaire traitee par toxine botulique. Un bilan etiologique permettait d’exclure les principales causes d’HH dans 13 cas (48 %). Discussion Hors contexte de RAP, l’HH est rarement induite par une BT utilisee en dermatologie et une autre cause doit etre recherchee en priorite (infectieuse, neoplasique, metabolique ou immunologique). De rares cas sont declares en pharmacovigilance, impliquant notamment les anti-TNFα, BT les plus prescrites. Une sous-notification de cet effet indesirable est tres probable. Dans la litterature, un seul cas d’HH est rapporte avec l’ADA et une possible composante familiale. Le mecanisme physiopathologique n’est pas clairement etabli. En cas d’HH invalidante lors d’une BT anti-TNFα, sans cause identifiee au prealable, un changement de classe therapeutique biologique pourrait etre envisage. Conclusion Devant une HH, il faut evoquer une cause medicamenteuse, dont les BT. Apres evaluation de la balance benefice-risque, l’arret du traitement permet souvent une evolution favorable.

Subjects

Subjects :
Dermatology

Details

ISSN :
01519638
Volume :
147
Database :
OpenAIRE
Journal :
Annales de Dermatologie et de Vénéréologie
Accession number :
edsair.doi...........574a69f7bca8d247ec271eac64a25c4b
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.505