Méningites bactériennes en France. Étude dans six départements métropolitains en 1995–1997

Resume Objectif — Nous avons voulu etudier l’epidemiologie des meningites bacteriennes en France, afin de confirmer les propositions therapeutiques formulees au cours de la conference de consensus de la SPILF. Materiel et methodes — D’avril 1995 a avril 1997, une enquete a ete realisee dans six departements metropolitains (31, 33, 44, 54, 59 et 63). Des enqueteurs, affilies a un centre investigateur par departement, avaient pour mission de recenser de facon exhaustive les cas de meningites bacteriennes dans leur departement. Les cas etaient retenus apres isolement bacterien, soit dans le liquide cephalorachidien, soit dans les hemocultures. Resultats — Deux cent sept cas de meningites primitives bacteriennes ont ete observes chez des enfants de plus d’un mois et des adultes. Streptococcus pneumoniae et Neisseria meningitidis sont les plus frequents (respectivement dans 43 % et 35,2 % des cas). Leur incidence annuelle pour 100 000 habitants est respectivement de 0,75 et 0,63. Vingt-huit pour cent des pneumocoques sont de sensibilite diminuee a la penicilline et 19,5 % sont resistants; 85 % des meningocoques sont de groupe B et 21 % des souches sont de sensibilite diminuee a la penicilline. Les autres especes bacteriennes sont faiblement representees: Listeria monocytogenes (5,3 %), Streptococcus agalactiae (3,4 %), Escherichia coli (4,8 %), Mycobacterium tuberculosis (4,4 %), Haemophilus influenzae (4,8 %). Les cas provoques par H. influenzae ont une incidence faible (0,08 pour 100 000 habitants et 0,82 pour 100 000 enfants de moins de cinq ans), soulignant l’impact de la vaccination anti-Haemophilus b dans notre pays.