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Épidémiologie de la lèpre dans un territoire d’outre-mer et particularité d’une de ses communes

Authors :
A. Pfannstiel
J. Grangeon
C. Cazorla
V. Baron
A. Merlet
C. Forfait
Julien Colot
Elodie Descloux
E. Klement-frutos
Source :
Médecine et Maladies Infectieuses. 48:S106-S107
Publication Year :
2018
Publisher :
Elsevier BV, 2018.

Abstract

Introduction La lepre, maladie chronique causee par Mycobacterium leprae ou bacille de Hansen, a ete signalee sur ce territoire d’environ 270 000 habitants des le 19e siecle et persiste encore aujourd’hui. La premiere leproserie, installee sur l’Ile de B. de 1892 a 1898, a abrite jusqu’a 500 lepreux. La decouverte de nouveaux cas repose aujourd’hui soit sur un depistage actif des sujets contacts qui sont suivis pendant environ 5 ans ; soit passivement, la majorite des patients etant adressee au service de medecine interne, par leur medecin traitant ou le dispensaire dont ils dependent. Materiels et methodes Sur ce territoire la lepre est une maladie a declaration obligatoire depuis 1986. L’analyse presentee est basee sur le registre national de la lepre qui couvre les 35 dernieres annees d’enregistrement. Le diagnostic des cas est microscopique (anatomopathologie, coloration de Ziehl, et/ou PCR) sur le mucus nasal et le suc dermique des oreilles ainsi que les biopsies d’eventuelles lesions cutanees. Les formes multibacillaires (MB) sont adressees au CNR pour la recherche de chimioresistance. Le traitement comporte une polychimiotherapie (PC) selon les recommandations de l’OMS. Resultats De 1983 a 2017, 342 patients ont ete enregistres dont 225 hommes, 115 femmes et 2 non renseignes. La majorite des cas avait entre 25 et 50 ans. La proportion de nouveaux cas avec une forme MB est elevee : 57,6 % au cours des 10 dernieres annees. L’introduction de la PC, il y a 30 ans, a ete suivie d’une diminution considerable du nombre de nouveaux cas. Sur les 10 dernieres annees, l’incidence oscille entre 0,37 et 3,92 cas/100000 habitants ; la fluctuation etant liee au faible nombre de nouveaux cas annuels (1 a 10). Une fraction de ces diagnostics est constituee de rechutes : 1 en 2011 (9,1 %), 2 en 2012 (28,6 %), 2 en 2013 (25 %, souches sensibles aux anti-lepreux), aucun de 2014 a 2016 et 1 en 2017. Depuis 1996, la prevalence de la maladie se maintient a un niveau inferieur au seuil d’endemicite fixe a 1/10000 habitants par l’OMS, sauf pour 3 communes. La plus touchee est B. avec une prevalence 4,5 fois superieure a ce seuil. Parmi les 12 nouveaux cas detectes sur cette commune depuis 10 ans, 5 etaient des enfants dont un âge de 3 ans, ce qui demontre une circulation active du bacille. Conclusion Les resultats de la surveillance active de la lepre montrent une persistance de l’endemicite de cette maladie avec une surincidence sur l’ile de B. Aussi, une campagne de depistage exhaustive de la population de cette commune sera realisee en 2018 afin de rechercher de nouveaux cas et d’essayer d’identifier des causes de la persistance de la transmission de la lepre. Ce projet entre dans le cadre de la Strategie mondiale de la lutte contre la lepre lancee le 20 avril 2016 et la Declaration de Bangkok de 2013.

Subjects

Subjects :
Infectious Diseases

Details

ISSN :
0399077X
Volume :
48
Database :
OpenAIRE
Journal :
Médecine et Maladies Infectieuses
Accession number :
edsair.doi...........29e772809f19f6e34b2b97f5a99eeea0
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.268