Agranulocytoses aiguës médicamenteuses. Étude clinique à propos de 30 patients et évolution des étiologies sur 2 décennies

Resume Entre 1982 et 1993, 30 patients ont ete hospitalises pour une agranulocytose aigue presumee d'origine medicamenteuse. Aucun patient n'avait recu de chimiotherapie antitumorale ou de radiotherapie dans les 6 mois precedant l'episode. On note une predominance feminine (21 femmes, neuf hommes). L'âge moyen est de 59,3 ans. Le medicament en cause a pu etre retrouve dans 25 cas dont noramidopyrine cinq cas, antithyroidiens de synthese quatre cas, antiinflammatoires non steroidiens quatre cas. Cinq patients (17%) sont decedes d'infection au cours de l'agranulocytose. Dans trois cas, l'infection a pu etre documentee. Un facteur de croissance hematopoietique a ete utilise chez deux patients. Le nombre de polynucleaires neutrophiles atteignait 0,5.10 9 /1 en 2 a 14 jours apres le diagnostic et 1.10 9 /1 en 3 a 16 jours. La neutropenie a moins de 0,5.10 9 /1 est significativement plus courte ( p = 0,008) dans les cas ou le myelogramme montrait une moelle riche avec blocage de maturation plutot qu'une hypoplasie granuleuse. Comparee a une etude analogue faite dans le meme service entre 1971 et 1981, on assiste a une diminution du nombre de cas par annee; les etiologies de ces agranulocytoses se sont modifiees: les phenicoles ne sont plus en cause, les cas imputables a la noramidopyrine regressent. Actuellement les antithyroidiens de synthese deviennent une des principales etiologies.