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Actualités thérapeutiques dans la prise en charge médicale des adénomes hypophysaires

Authors :
F. Archambeaud
Philippe Caron
A. Drutel
Source :
Annales d'Endocrinologie. 69:S16-S28
Publication Year :
2008
Publisher :
Elsevier BV, 2008.

Abstract

Resume A l’heure actuelle, le role des agonistes dopaminergiques et somatostatinergiques dans la prise en charge des adenomes hypophysaires est bien etablie. Neanmoins, la progression des connaissances sur l’expression des recepteurs dopaminergiques et de la somatostatine au niveau des cellules hypophysaires adenomateuses et le developpement de nouveaux analogues risquent de bouleverser les modalites actuelles de prise en charge. En particulier, la mise en evidence de la co-expression de differents types ou sous-types de recepteurs au niveau des cellules adenomateuses suggere des phenomenes d’interactions fonctionnelles entre recepteurs augmentant ainsi leur activite. En parallele, de nouvelles molecules sont en developpement : nouveaux analogues de la somatostatine dont l’affinite de liaison aux differents sous-types de recepteurs est plus universelle, ou molecules chimeriques capables de se fixer aux deux categories de recepteurs, somatostatinergiques et dopaminergiques. Au sein des adenomes somatotropes, on note une correlation positive entre l’expression de l’ARNm du sous-type Sst2 et l’inhibition de la secretion de la GH par les analogues de la somatostatine. Recemment l’implication du sous-type Sst5 pour les adenomes resistants aux agonistes preferentiels de Sst2 a ete demontre. Le SOM-230, agoniste somatostatinergique presentant une affinite de liaison respectivement 25, 5 et 40 fois superieure pour Sst1, Sst3 et Sst5 que celle de l’octreotide et 2,5 fois moindre pour Sst2, pourrait permettre de controler plus de patients acromegales par le traitement medical. Par ailleurs, l’utilisation d’une molecule chimerique presentant une affinite conjointe pour les sous-types Sst2 et D2 (BIM-23A287) inhibe la secretion de GH in vitro de facon similaire aux agonistes de type Sst2 ou D2 utilises seuls ou en association mais pour des concentrations 50 fois moindre. La mise en evidence des sous-types Sst5 et D2 au niveau des adenomes corticotropes ouvre de nouvelles perspectives avec des resultats preliminaires encourageants avec le SOM-230 et entraine un regain d’interet pour la cabergoline. Au sein des adenomes non fonctionnels, l’expression des sous-types de recepteurs Sst2, Sst3 et D2 permettra peut etre d’avoir recours a des therapies combinees associant les nouveaux analogues de la somatostatine aux agonistes dopaminergiques ou encore d’utiliser la do-pastatine (BIM-23 A760, molecule chimerique D2-Sst2-Sst5). Les resultats preliminaires obtenus in vitro avec cette molecule sont d’ailleurs encourageants montrant une inhibition dose dependante des mecanismes de replication cellulaire dans 60 % des cas. Enfin, au sein des prolactinomes la mise en evidence des recepteurs de type Sst5 a fait envisager l’utilisation d’agonistes somatostatinergiques specifiques de Sst5, ou du SOM-230. Neanmoins, il semble que les adenomes resistants aux agonistes dopaminergiques n’exprimant pas D2 n’expriment pas non plus Sst5. Par contre, il semble que la dopastatine soit plus efficace que la cabergoline dans la prise en charge de ce type d’adenome. Ainsi, la progression des connaissances concernant les mecanismes impliques dans le controle des secretions et de la proliferation cellulaire hypophysaire permettra peut-etre dans l’avenir de traiter la pathologie adenomateuse hypophysaire, en particulier les macroadenomes, par des traitements pharmacologiques et de ne plus avoir recours a la chirurgie et/ou a la radiotherapie hypophysaire.

Details

ISSN :
00034266
Volume :
69
Database :
OpenAIRE
Journal :
Annales d'Endocrinologie
Accession number :
edsair.doi...........0b16c9333d7cd360f7e916f369c209e9