Enquête étiologique d’un prurit sine materia : étude prospective d’une série de 95 patients

Resume Propos. – Decrire la nature et la frequence des maladies generales responsables du prurit sine materia. Valeur de ce signe en qualite de marqueur d’une neoplasie sous-jacente. Methodes. – Etude prospective menee sur cinq ans (1996–2001). Criteres d’inclusion : caractere diffus du prurit et absence de lesions cutanees primitives specifiques d’une dermatose prurigineuse connue. Parametres releves des donnees de l’anamnese et de l’examen physique. Des explorations systematiques biologiques et morphologiques sont pratiquees. Resultats. – Quatre-vingt-quinze patients inclus (54 hommes, 41 femmes) d’âge moyen de 55,5 ans ± 18,1. Hospitalisation classique chez 24 malades avec une duree moyenne de sejour de huit jours ± 3,15. Dans 38 cas (40 %), une maladie generale est retrouvee. Les causes predominantes sont : la toxocarose (8 cas), les hemopathies (7 cas), l’insuffisance renale chronique (6 cas), l’hypothyroidie (5 cas) et la carence martiale (5 cas). Une neoplasie est retrouvee dans huit cas (8,42 %) repartis en sept hemopathies malignes (3 myelomes, 2 maladies de Hodgkin et 2 syndromes myeloproliferatifs) et un cancer solide (adenocarcinome pulmonaire). Conclusion. – Une maladie generale est observee dans 38 cas (40 %). La toxocarose, maladie parasitaire frequente en Franche-Comte, vient en chef de file. Le prurit sine materia peut etre annonciateur d’une hemopathie maligne.