Alliance thérapeutique et soins conjoints en psychiatrie périnatale, le cas particulier des familles en situation de vulnérabilité ; impact sur le développement de l'enfant

La psychiatrie périnatale est actuellement en mouvance, avec la prise en compte au niveau du gouvernement de sa dimension psychique ; et de la reconnaissance au niveau de la société que le bébé doit être reconnu comme un être précieux. La discipline se situe aux croisements des chemins entre la psychiatrie adulte et le développement du bébé. L’accès à la parentalité et l'accueil du nouveau-né s’accompagnent d’une crise et d’un remaniement identitaire chez les parents. Les familles en situation de vulnérabilité, cumulant plusieurs facteurs de risque, peuvent se retrouver d’autant plus fragilisées par l’arrivée de l’enfant. Les risques à considérer sont alors la maltraitance et la négligence infantile. Les objectifs de ce travail sont pluriels : de définir les conséquences des maltraitances et des négligences précoces, en s’attachant aux différences d’impacts de ces deux types de maltraitance ; de qualifier la qualité de l’alliance thérapeutique avec les familles en difficulté, et de dégager des pistes d’amélioration de l’alliance. Une recherche des données de la littérature sur les maltraitances infantiles a été réalisée, ainsi qu’une étude expérimentale sur l’alliance thérapeutique au sein de l’unité parent-bébé de l’hôpital de Montfavet. Des questionnaires d’alliance ont été administrés dans l’unité : aux soignants, aux parents de familles avec situation de négligence envers le bébé, et aux parents de familles sans situation de négligence envers le bébé. Quatre cas cliniques ont illustré nos propos. Nous avons pu mettre en évidence l’impact plus important des négligences sur le développement cognitif de l’enfant en comparaison aux maltraitances physiques. Nous avons soulevé des différences de perception de l’alliance thérapeutique entre les soignants accompagnant les familles vulnérables et entre les mères de ces familles. Les mères percevaient une alliance de bonne qualité, contrairement aux soignants. Nous avons dégagé comme pistes de travail de promouvoir davantage l’accès aux soins en anténatal afin d’établir un lien de confiance avant l’arrivée du bébé ; et de se servir de l’échelle d’alliance à des fins pratiques et non théoriques dans le but de questionner en entretien les mouvements de l’alliance. Il serait intéressant de pouvoir reconduire ce travail avec une méthode rigoureuse.