Faire, agir contempler : vers une condition de l'homme après la modernité ?

International audience; Hannah Arendt dans son analyse de la vita activa nous permet de comprendre que l'entrée dans la modernité correspond à une déliaison des deux vies active et contemplative. Sans avoir plus besoin de contempler ce qui est hors d'elle, la pensée puiserait dans sa propre activité de quoi assurer son progrès. Un léger contrepoint critique pratiqué à partir de sa distinction entre travail, oeuvre et action nous permet, en passant au ton supérieur, de retrouver l'articulation naturelle, héritée d'Aristote, entre les trois principales activités humaines : faire, agir et contempler. Moyennant une critique de la lecture datée de Marx proposée par Arendt, nous y gagnons une réhabilitation du travail humain comme activité créatrice et fabricatrice. Quant à l'action, pas plus que la parole elle ne saurait constituer une activité immanente : qui parle pour parler ? Qui agit pour agir ? Il en découle une place rendue à la contemplation, seule activité voulue pour elle-même et une réhabilitation de l'éthique : action toujours finalisée avant même qu'elle ne s'engage, par l'autre homme, déjà constitué comme fin en soi.