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Le retour à la terre, face à la pandémie de la Covid-19

Authors :
Tchékémian, Anthony
Ecosystèmes Insulaires Océaniens (UMR 241) (EIO)
Université de la Polynésie Française (UPF)-Institut Louis Malardé [Papeete] (ILM)
Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER)
UMR 228 Espace-Dev, Espace pour le développement
Université de Guyane (UG)-Université des Antilles (UA)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Université de Perpignan Via Domitia (UPVD)-Avignon Université (AU)-Université de La Réunion (UR)-Université de Montpellier (UM)
Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER)-Université de la Polynésie Française (UPF)-Institut Louis Malardé [Papeete] (ILM)
Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Université de Perpignan Via Domitia (UPVD)-Avignon Université (AU)-Université de La Réunion (UR)-Université de Montpellier (UM)-Université de Guyane (UG)-Université des Antilles (UA)
Source :
Les solidarités à l'épreuve de la terre. Vers des territoires de résilience ? Maison franco-japonaise (UMIFRE 19 MEAE-CNRS) 3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, Les solidarités à l'épreuve de la terre. Vers des territoires de résilience ? Maison franco-japonaise (UMIFRE 19 MEAE-CNRS) 3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, Dec 2021, Tokyo, Japon
Publication Year :
2021
Publisher :
HAL CCSD, 2021.

Abstract

International audience; 1. Le localisme comme protection publiqueTandis que la pandémie de coronavirus perdure, nous pensons faire face à un phénomène « nouveau », à l’ampleur jamais égalée, annonciateur de la fin des temps, puisqu’inconnu, non anticipé, brutal, à la propagation rapide, aux effets dévastateurs et perturbateurs. D’ailleurs, le mot-valise de « crise » est associé à celle du coronavirus tout comme à ses effets collatéraux, que ce soit dans le domaine sanitaire, économique et financier, social voire politique . La gestion de cette crise – caractérisée par l’arrêt brutal des activités de production et d’acheminement, la fermeture des frontières nationales, l’interruption du trafic aérien et le confinement de milliards de personnes – est une première dans l’histoire de l’humanité et marque un tournant en ce début de XXIe siècle. Selon les économistes, la crise sanitaire actuelle amplifie de manière inédite les risques de pénuries inhérents au fonctionnement des chaînes de valeur mondiales qui se sont déployées au cours des dernières décennies. Ainsi, cette crise sanitaire nous interroge sur la capacité de nos systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à de tels évènements révélateurs de notre résilience. Par les mesures de protection, mises en place à l’échelon étatique (fermeture des frontières, arrêt des échanges internationaux, mesures de confinement…), la crise liée à la covid-19 incite à un « retour au local ».2. Contre les crises, le retour à la terre ?Pour autant, ce type de questionnement ne reviendrait-il pas à chaque fois qu’une crise survient, comme une réponse aux angoisses du temps : angoisses industrielles et économiques au XIXe siècle ; angoisses liées à l’exode rural et à l’urbanisation galopante au XIXe siècle ; angoisses militaire, politique et civilisationnelle liées à la défaite de 1940 ; angoisses des années soixante, liées à la bombe atomique et à la guerre du Vietnam avec le mouvement hippie, puis aux excès de la société de consommation avec l’idée qu’elle aliène l’humanité ; angoisses liées à la crise bancaire et financière de la fin de l'été 2008. A chacune de ces angoisses nous opposons le « retour à la terre », comme moyen permettant de retrouver un lien identitaire, en renouant avec une nature plus authentique… Et de nos jours, face aux nombreuses catastrophes environnementales (pollutions des sols, des mers et de l’air, déforestation, dérèglement climatique…), une angoisse écologique s’ajoute. Là encore, la solution proposée serait de revenir à une façon de produire, de consommer plus traditionnelle, plus locale, plus terre-à-terre. Ces propos sont à relativiser en donnant de la profondeur aux nôtres, c’est-à-dire en sortant du présentisme. En outre, qu’ils s’agissent de parcs publics sous l’ère industrielle, de jardins ouvriers du XIXe au XXe siècle, ou les jardins d’insertion des années quatre-vingt, aux jardins partagés des années quatre-vingt-dix, il demeure en réponse le rapport de l’urbain à la nature, et l’idée de ne pas couper le cordon ombilical entre l’homme et la nature (cf. programmes des candidats écologistes : il faut répondre au béton et au ciment par des arbres afin que les enfants voient la nature). Or, les discours actuels qui proposent de renouer avec le local, comme réponse à la crise globale, ne sont pas nouveaux : il mérite donc d’être déconstruit, analyser, et inscrit dans le temps. Ce court aspect historique, en tant que suggestion des réponses passées adéquates, peut alors être agrémenté par d’autres références, parfois contradictoires, mais finalement questionnantes.3. En conclusion : les réponses face aux crises révèlent davantage de continuité que de discontinuitéNous montrerons, en mobilisant les récits historiques et actuels, que l’agriculture, notamment par les jardins partagés, incarnerait, au regard des récentes crises survenues, des valeurs ancrées dans une tradition nationale un éternel recommencement. Aujourd’hui, des personnes présentent le local comme une réponse à la crise sanitaire.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
Les solidarités à l'épreuve de la terre. Vers des territoires de résilience ? Maison franco-japonaise (UMIFRE 19 MEAE-CNRS) 3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, Les solidarités à l'épreuve de la terre. Vers des territoires de résilience ? Maison franco-japonaise (UMIFRE 19 MEAE-CNRS) 3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, Dec 2021, Tokyo, Japon
Accession number :
edsair.dedup.wf.001..c7d290776ba51d444148dcd7f682f357