Croisement entre les races ovines Sarde et Frisonne en Sardaigne

The genetic improvement of the milk production and prolificacy of dairy ewe populations can be obtained through the crossbreeding and upgrading of the ewes of the local breed with imported male lines. Until recently, the most interesting breed for this purpose in the Mediterranean Basin has been the East Friesian. More recent information (ZERVAS et al., 1975; FLAMANT et al., 1976, Fox el al., 1976; KALAISSAKIS et al., 1977; FLAMANT and CASU, 1977) indicates that one of the prolific Eastern Mediterranean dairy breeds might have been a better choice; particularly in the light of the general lack of adaptability of both the East Friesian and some of its crosses in most regions where the breed had been recently introduced outside its zone of origin (DOMINGOS BORREGO, 1968; EYAL and GOOT, 1968; RICORDEAU and FLAMANT, 1969a, b; TANEV et al, 1971; KATSAOUNIS, 1972; ZERVAS et al, 1975; GOOT, 1976; CUMLIVSKI? 1976; F.A.0., 1977; KALAISSAKIS et al., 1977; SONMEZ, 1977). The purebred Friesian ewes adapt poorly to the dryland and high temperature conditions of the local ecosystem. Even with no nutritional defiiciencies, as in the case of the intensively irrigated plain environment in Sardinia, it appears to be of no economic value to produce crossbred females with a Friesian blood component of over 5 0 p. 1 00 for reproduction purposes. Our observations in the present paper confirm information obtained from other similar experiments in the Mediterranean, i.e. that with more than 5 0 p. 1 00 Friesian blood, the same difficulties of adaptation as with the purebred East Friesian ewes tend to be found. No noteworthy increase in milk yield and prolificacy is obtained with a higher Friesian blood component. Our data, in fact, shows the 7 5 p. 1 00 Fr to be less productive than the 5 0 p. 1 00 Fr (F1), while there is no difference in productivity between the 2 5 p. 1 00 Fr and the purebred Sardas.
Le développement de l’irrigation dans les plaines a ouvert ces dernières années des possibilités de production agricole intensive dans plusieurs régions de Sardaigne. On s’est demandé si l’élevage des brebis laitières pouvait valoriser cette amélioration; un programme de recherches sur la possibilité d’élever des brebis laitières dans des conditions intensives a donc été envisagé et entrepris à l’Istituto Zootecnico e Caseario per la Sardegna. Il s’agit notamment de déterminer le type génétique le plus adapté à cette nouvelle situation. Les investissements importants exigés par ce type d’amélioration ne peuvent être valorisés que par l’obtention d’un haut niveau de productivité individuelle. La brebis Sarde, dont la productivité est normalement satisfaisante dans les conditions d’élevage extensif de l’intérieur de l’île présente certains inconvénients dans des conditions alimentaires plus intensives : - fécondité relativement basse,- capacité limitée de croissance des agneaux. Du point de vue de la production laitière on peut également rechercher le génotype réalisant la transformation la plus efficace. A cet effet, il a été décidé d’essayer un croisement avec la race Frisonne qui parmi toutes les races laitières présente le potentiel de production laitière le plus élevé ainsi qu’une grande fécondité dans son pays d’origine. Néanmoins, tenant compte des difficultés d’adaptation que cette race rencontre normalement en dehors de son milieu d’élevage d’origine, il a été réalisé un schéma expérimental qui ne se limite pas au croisement de première génération F1, mais réalise une deuxième génération de croisements vers les races parentales (Sarde et Frisonne). Les animaux ainsi obtenus (F1, I/4 Frisonne, 3/ 4 Frisonne) ont été comparés à des brebis de race Sarde strictement contemporaines et conduites de façon identique. Les résultats confirment l’information obtenue dans d’autres parties du bassin méditerranéen (France, Grèce, Israel, Portugal, Espagne, Turquie) : même dans des conditions de nutrition et d’élevage les meilleures possibles - du fait de la température élevée et du climat secrégnant dans le milieu méditerranéen - il n’est pas profitable et dans la plupart des cas même pas recommandé d’élever des brebis avec plus de 50 p. 100 de sang Frison. Les observations Sardes démontrent à nouveau la fragilité de la race Frisonne et de ses produits de croisement au delà de la première génération, même si les résultats obtenus dans les conditions d’irrigation intensive des plaines n’atteignent pas le même niveau catastrophique enregistré lorsque la race Frisonne est utilisée dans des conditions d’élevage plus difficiles. En outre dans le cas de la Sardaigne, le croisement Frison risque d’être extrêmement préjudiciable à une activité économique très importante pour les régions de l’intérieur : le tissage artisanal des tapis Sardes. En ce qui concerne la facilité de la traite des observations complémentaires sont nécessaires pour préciser l’incidence du croisement Frison sur une qualité essentielle des brebis Sardes. La comparaison avec les différents résultats d’amélioration génétiques réalisés depuis vingt ans en Israel, Grèce et France nous incite à penser que seules deux voies sont possibles pour les élevages de brebis laitières méditerranéennes : la sélection et l’utilisation en race pure des races locales, la création de lignées synthétiques ne présentant pas plus de 50 p. 100 de sang Frison.