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Provence-Alpes-Côte d’Azur, Var (83), FRÉJUS, 63, rue de l’Escabois (Cadastre section BD, parcelle 73). Partie d’îlot urbain du Haut-Empire (fin Ier s. av.-début Ier s. ap. / seconde moitié du IIIe s. ap. J.-C.). Textes et illustrations

Authors :
Desrayaud, Gilles
Grimaldi, Florian
Pellegrino, Emmanuel
Rodet-Belarbi, Isabelle
Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap)
Service Archéologie et Patrimoine de la Ville de Fréjus
Culture et Environnements, Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age (CEPAM)
Université Côte d'Azur (UCA)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Nice Sophia Antipolis (... - 2019) (UNS)
COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)-COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)
Institut national de recherches archéologiques préventives
Source :
[Rapport de recherche] Institut national de recherches archéologiques préventives. 2020
Publication Year :
2020
Publisher :
HAL CCSD, 2020.

Abstract

Le projet de construction d’une maison individuelle au 63 rue de l’Escabois à Fréjus (Var) a motivé la prescription d’opérations archéologiques préventives par le Service Régional de l’Archéologie. En février 2016, le Service Archéologie et Patrimoine de la Ville de Fréjus a procédé au diagnostic sur 491 m2. En août et septembre 2016, l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives a pris en charge la fouille dans la moitié nord de l’emprise. Elle a été l’opportunité d’étudier une petite partie d’îlot urbain des quartiers occidentaux de Forum Iulii. La parcelle se situe dans le quart nord-ouest de la ville du Haut-Empire, dans une zone relativement peu documentée. Plusieurs terrains environnants ont fait l’objet d’interventions entre 1947 et 2009. A ce jour (2019), les parcelles attenantes à la fouille de 2016 n’ont pas été explorées. La surface décapée d’un seul tenant représente 205,5 m2. Plus de 200 unités stratigraphiques ont été recensées, dont environ 90 faits construits et en creux attribuables à la période romaine.Sept “espaces clos”, délimités par des murs maçonnés orthogonaux, ont pu être tout ou partiellement dégagés. Deux autres “pièces” probables sont perceptibles en limite NNO de décapage. Ces compartiments suivent les orientations NO/SE et SO/NE du cardo et du decumanus principaux de la colonie. Le mobilier céramique et numismatique collecté indique une occupation à partir du changement d’ère jusqu’à la seconde moitié du IIIe s. ap. J.-C. En l’absence de séquence complète conservée dans chacune des “pièces”, et en raison des aléas de datation, le phasage de certains vestiges demeure imprécis, voire lacunaire. La première moitié du IIe s. ap. J.-C., notamment, semble presque totalement absente du corpus céramique. Dans la partie occidentale du décapage, les niveaux antiques ont été fortement altérés. Au contraire, les autres zones de la fouille présentent une conservation de bonne qualité, et ont livré du mobilier, principalement céramique, en abondance.5 phases chrono-stratigraphiques principales ont été établies : -A : Préparation du terrain et édification des premiers murs porteurs (intervalle -10 av. / +25 ap. J.-C.).-B : Occupation, murs “secondaires” et creusements (intervalle -10 av.-+25 ap. / 150-200 ap. J.-C.).-C : Réseau de canalisations, remblais et occupation (intervalle 150-225 / 250-275 ap. J.-C.).-D : Fin d’occupation / abandon (intervalle 250 / 300 ap. J.-C.).-E / F : Possibles récupérations de l’Antiquité tardive et terrassements modernes à contemporains.Une quinzaine de fosses et une vingtaine de trous de poteau / piquet, de morphologies assez variées et taillés plus ou moins profondément dans le rocher, sont attribuables à la Phase B. Répartis dans la moitié sud-est du décapage, ils correspondent à des aménagements dont la ou les fonctions demeurent inconnues.La phase C débute avec l’implantation d’un réseau de collecte hydraulique, pendant la seconde moitié du IIe s. ap. J.-C. La construction de canalisations maçonnées a profondément impacté la stratigraphie des espaces concernés, et correspond à une réorganisation qui pourrait traduire un changement, au moins partiel, du mode d’occupation. Des fragments d’enduits peints en remblais et un bloc taillé abandonné, dans les niveaux tardifs, suggèrent le démontage et la récupération d’une partie des éléments architecturaux. Ceci pourrait en partie expliquer l’absence de sol construit préservé.Toutes phases confondues, les assemblages céramiques collectés, et dans une bien moindre mesure la faune et autres mobiliers, semblent correspondre à des rejets détritiques d’habitat. L’éventail complet du vaisselier fréjussien est représenté, sans qu’aucune catégorie ne se distingue en particulier. Des tessons de verres décorés, des éléments de parures et objets en “os” et en bronze, ainsi que quelques fragments de lapidaire, sont également présents en faible quantité. La répartition, par catégorie typo-morphologique et ensemble chronologique, des céramiques présente les mêmes caractères que sur les autres zones d’habitat du centre-ville de Fréjus ; à savoir, la relative faiblesse du taux d’amphores, l’importance des céramiques fines, ainsi que la prépondérance des céramiques culinaires et communes. Le mobilier d’époque sévérienne est relativement conséquent, comme sur la fouille du parking Aubenas, à moins d’une centaine de mètres plus à l’est. Il est une illustration supplémentaire du dynamisme de Fréjus durant cette période, avant un repli qui n’est pas antérieur au deuxième tiers du IIIe s. ap. J.-C.Les données acquises au 63 rue de l’Escabois confirment l’importance d’un suivi archéologique permanent, quelle que soit la taille de l’emprise concernée. Chaque fouille est une pièce de l’immense puzzle que constitue la redécouverte et l’étude de l’ancienne colonie césarienne et impériale, site patrimonial exceptionnel.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
[Rapport de recherche] Institut national de recherches archéologiques préventives. 2020
Accession number :
edsair.dedup.wf.001..bf0ceb30b57dc78b073e688d0b337c99