Back to Search Start Over

Les résidences fermées en France, des marges choisies et construites

Authors :
Dorier, Elisabeth.
Dario, Julien
Laboratoire Population-Environnement-Développement (LPED)
Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Aix Marseille Université (AMU)
Dorier E. (coord.) Les enclaves résidentielles à Marseille : Logiques spatiales, formes et représentations. Contrat PUCA - Club Ville Aménagement, dans le cadre du projet « territoires urbains et sûreté » (2007-2010)/ MEEDDAT (Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire) / Dorier E. (coord.) Etude 'Marseille ville passante'. Contrat de collaboration de recherche avec la Ville de Marseille (contrat 12/00718 - Développement urbain durable à Marseille 2012-2016)
Grésillon E.
Alexandre B.
Sajaloli B
Source :
La France des marges, Grésillon E., Alexandre B., Sajaloli B. La France des marges, Armand Colin, pp.2016-2016, 2016
Publication Year :
2016
Publisher :
HAL CCSD, 2016.

Abstract

International audience; La multiplication récente d’espaces résidentiels fermés sur le territoire français peut être considérée comme une tendance à la mise en marge délibérée de portions de territoires par rapport aux centralités urbaines et à leur brassage social. On peut se demander aujourd'hui si la fermeture résidentielle, d'une exception dans le contexte français n'est pas en train de devenir une norme dans certains territoires, semblant suivre une tendance mondiale au désengagement public des zones résidentielles. La clôture cristallise les frontières juridiques entre public et privé. Les seuils qui étaient invisibles deviennent des limites physiques préservant un dedans (la résidence) et un dehors. La place de plus en plus centrale des acteurs privés est identifiée comme un facteur encourageant ces logiques de production libérale et centrifuge des territoires. L’offre banalisée d’espaces en retrait pose la question de l’amplification marchande d'une tendance sociétale à la sécurisation des modes de vie ainsi que la valorisation de la propriété d'usage exclusif. Le rôle de régulateur des pouvoirs publics est donc questionné. Quelles alternatives se dressent face à la montée des sociétés partielles et au recul des usages partagés des territoires ? Comment recréer du commun dans une société aux logiques fragmentées ? La réduction des marges sociales et physiques en ville semble consubstantielle au rôle des pouvoirs publics. Or leur positionnement entre laisser-faire, impuissance et instrumentalisation du phénomène est des plus ambivalents. Ils encouragent la banalisation du phénomène dans le cadre d'une évolution de la législation et des politiques de renouvellement urbain à travers la résidentialisation, et l'incitation à la création d’ensembles immobiliers neufs et fermés... Or l'observation démontre les impacts du cloisonnement en termes de pratiques sociales, d'allongement des trajets quotidiens, d'inégalités d'accès aux aménités urbaines et naturelles accentuent le conscience des disparités de cadre de vie conditionnées au niveau de revenu des ménages. Celles-ci peuvent donc être vécues comme une injustice spatiale patente et déboucher sur une multiplication de tensions et conflits locaux.

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
La France des marges, Grésillon E., Alexandre B., Sajaloli B. La France des marges, Armand Colin, pp.2016-2016, 2016
Accession number :
edsair.dedup.wf.001..bcf0cf1c347c010e63d2222de1eb10af